Écrire En Alabama, le sursis de David Roberts a été maintenu

Le sursis ordonné par un juge d’une juridiction d’État dans le but d’évaluer si David Roberts, qui est détenu dans le couloir de la mort en Alabama depuis trois décennies, comprend de façon rationnelle la réalité et le motif de sa peine a été maintenu au-delà de la date qui avait auparavant été fixée pour son exécution, le 21 août 2025.

Les autorités de l’Alabama avaient prévu d’exécuter David Roberts, âgé de 59 ans, le 21 août 2025 pour un meurtre commis en 1992. Lors de son procès, le jury a voté majoritairement (sept voix à cinq) pour qu’une peine de réclusion à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle soit prononcée, mais le juge n’a pas tenu compte de cette décision et a prononcé une condamnation à mort. En 2017, l’Alabama est devenu le dernier État à interdire les décisions judiciaires allant au-delà des verdicts rendus par les jurys, mais a refusé que cette interdiction s’applique rétroactivement. Le procès pour meurtre de David Roberts, en 1992, a en outre été marqué par une assistance juridique inefficace.

Depuis qu’il est incarcéré dans le couloir de la mort, des médecins de la prison ont établi que David Roberts souffrait de schizophrénie paranoïde et présentait des symptômes de psychose, notamment des bouffées délirantes et des hallucinations. Selon un·e psychologue qui a examiné le dossier médical de David Roberts en prison, la gravité de ses troubles et « l’exhaustivité des symptômes qu’il semble présenter selon le dossier » mettent sérieusement en doute son aptitude à être exécuté au regard du droit fédéral, c’est-à-dire sa capacité à comprendre de façon rationnelle la réalité et le motif de sa peine.

En juillet, un juge d’une juridiction d’État a ordonné un sursis en attendant une évaluation psychiatrique après que les avocat·e·s actuels de David Roberts ont déposé une requête pour inaptitude. Il a demandé que cette évaluation soit réalisée « dans les meilleurs délais », mais on ne savait pas encore le temps qu’elle prendrait ni celui que durerait le sursis.

Le 15 août 2025, l’administration pénitentiaire de l’Alabama a publié un communiqué de presse dans lequel elle confirmait être d’accord avec la nécessité de procéder à une évaluation de son aptitude, « à condition qu’elle soit réalisée dans les meilleurs délais ». Elle indiquait en outre dans ce communiqué : « Le Service de la santé mentale de l’Alabama procède actuellement à cette évaluation et prépare un rapport écrit qui sera remis au tribunal ; ce document ne sera toutefois pas prêt pour le 21 août.

À la connaissance de l’administration pénitentiaire, les autorités ne contesteront pas le sursis tant que la cour de circuit du comté de Marion n’aura pas reçu le rapport écrit de l’évaluation de l’aptitude. Par conséquent, l’administration estime que l’exécution programmée le 21 août n’aura pas lieu à cette date [...].

Dans le cas où le sursis serait levé et toutes les autorisations nécessaires obtenues, l’administration pénitentiaire se tiendra prête à reprendre les préparatifs de l’exécution. »

L’Alabama a procédé à 81 des 1 637 exécutions recensées aux États-Unis depuis 1976. Trente exécutions ont déjà eu lieu dans le pays jusqu’à présent en 2025, un nombre qui n’avait pas été atteint depuis 2014. Amnesty International s’oppose catégoriquement à la peine de mort, en toutes circonstances.

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