Le 21 juin, les autorités égyptiennes ont confirmé la décision de libérer sous caution la défenseure des droits humains Amal Fathy dans une des deux affaires la concernant. Cependant, cette femme est détenue pour 15 jours encore dans le cadre de la seconde affaire. Le procureur dispose de ce délai pour décider de la maintenir en détention ou de la libérer.
Le 19 juin, un juge du tribunal de première instance du Caire-Sud a accepté l’appel interjeté par les avocats d’Amal Fathy à la suite de la décision du procureur de Maadi de placer cette femme en détention provisoire pour « diffusion d’une vidéo sur les réseaux sociaux en vue d’inciter publiquement à renverser le gouvernement », « diffusion publique d’une vidéo contenant de fausses informations susceptibles de nuire à l’ordre public » et « utilisation abusive d’outils de télécommunication » et a ordonné sa libération moyennant une caution de 10 000 livres égyptiennes (environ 560 dollars des États-Unis). Le jour même, le procureur a interjeté appel de la décision du juge. Le 21 juin, le tribunal pénal du Caire-Sud a examiné l’appel et a confirmé la décision de libération sous caution. Bien que sa famille ait payé la caution, Amal Fathy est toujours en détention provisoire dans le cadre d’une autre affaire pour « appartenance à un groupe interdit », « utilisation d’un site Internet en vue de promouvoir des idées appelant au terrorisme » et « diffusion intentionnelle de fausses informations susceptibles de porter atteinte à la sécurité et aux intérêts publics ».
Le procureur chargé de la seconde affaire avait ordonné initialement qu’Amal Fathy soit placée en détention pour une période de 15 jours, qui a débuté automatiquement lorsque la famille de celle-ci a payé la caution relative à la première affaire. Au cours des deux prochaines semaines, le procureur examinera le bien-fondé de ce placement en détention et décidera soit de maintenir Amal Fathy en détention, soit de la libérer.
Amal Fathy a été arrêtée par la police le 11 mai, après avoir publié sur son profil Facebook une vidéo dans laquelle elle a fait état de son expérience du harcèlement sexuel, souligné à quel point ce problème est fréquent pour les femmes en Égypte, et critiqué le manquement du gouvernement à son devoir de protection des femmes, ainsi que la dégradation des conditions socio-économiques dans le pays.
Amnesty International considère Amal Fathy comme une prisonnière d’opinion.