L’ancien enfant soldat Aung Ko Htwe a été acquitté du dernier d’une série de chefs d’inculpation retenus contre lui en raison d’une interview avec un média dans laquelle il a expliqué que l’armée du Myanmar l’avait enrôlé de force quand il avait 13 ans. Malgré son acquittement, il est toujours en prison, où il purge une peine de deux ans et six mois d’emprisonnement pour d’autres chefs d’inculpation à caractère politique. Il doit être libéré immédiatement et sans condition.
Aung Ko Htwe a été acquitté d’avoir « provoqué la destruction de la totalité ou de toute partie que ce soit de l’union scellée » par le tribunal municipal de Botataung, à Yangon, le 30 octobre 2018. Il avait été inculpé après avoir prétendument piétiné une copie imprimée de la Constitution du Myanmar afin de protester contre sa condamnation en raison d’autres chefs d’inculpation à caractère politique le 28 mars 2018. S’il avait été déclaré coupable de ces chefs d’inculpation, au titre de la Loi relative à l’union scellée (articles 6 et 7), il aurait pu recevoir une peine d’emprisonnement de trois ans maximum.
Aung Ko Htwe est toujours détenu à la prison d’Insein, à Yangon, où il purge plusieurs peines d’emprisonnement d’une durée totale de deux ans et demi. Il est détenu dans cet établissement depuis son arrestation le 18 août 2017 pour une interview qu’il avait donnée à un média plus tôt dans le mois, dans laquelle il décrivait ce qu’il avait vécu en tant qu’enfant soldat, expliquant notamment que l’armée l’avait enlevé et enrôlé de force quand il avait 13 ans.
Il a été inculpé au titre de l’article 505(b) du Code pénal du Myanmar, cet article rédigé en termes vagues réprimant toute personne qui donne, publie ou fait circuler des informations pouvant « effrayer ou alarmer la population ou toute partie de la population et inciter une personne à commettre une infraction portant atteinte à l’État ou à la tranquillité publique ». Aung Ko Htwe a été condamné à deux ans d’emprisonnement, ce qui représente la peine maximale.
Il a également été condamné à six mois d’emprisonnement en février 2018 après avoir critiqué le juge présidant son procès. Lors d’une audience, il a déclaré qu’il ne faisait pas confiance au système judiciaire et refusé de participer davantage à la procédure. Il a été inculpé d’« outrage intentionnel à un agent de la fonction publique à tout moment d’une procédure judiciaire » au titre de l’article 228 du Code pénal.
Aung Ko Htwe doit être libéré immédiatement et sans condition, car il est détenu uniquement pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression.