Emad Al Sadig Ismael Hamdoun est toujours détenu dans les locaux du Service national de la sûreté et du renseignement, après avoir mis en cause publiquement un agent du NISS qui, pense-t-il, l’a torturé en 2012. Son frère aîné, Erwa Al Sadig Ismael Hamdoun, qui fait campagne en faveur de sa remise en liberté, a été arrêté par le NISS le 6 janvier.
Membre du parti de l’Oumma (PNU, opposition) et militant étudiant, Erwa Al Sadig Ismael Hamdoun a été arrêté le 6 janvier devant chez lui, à Omdurman. Selon des témoins oculaires, cet homme âgé de 29 ans a été frappé au moment de son interpellation et poussé de force dans un véhicule du NISS. Il avait lancé des initiatives en faveur de la remise en liberté de son jeune frère, Emad Al Sadig Ismael Hamdoun (24 ans). Actuellement détenu par le NISS, ce militant étudiant a été interpellé le 14 décembre 2015 par le NISS et placé en détention. Il avait mis en cause publiquement un agent du NISS qui, pense-t-il, l’a torturé pendant une période de détention en 2012.
Selon les informations dont dispose Amnesty International, des membres de la famille ont été autorisés à rendre visite aux deux frères dans les locaux du NISS où ils sont détenus, à Khartoum. Les mêmes sources font état de traces de torture sur les corps d’Emad Al Sadig Ismael Hamdoun.
Selon les informations en possession d’Amnesty International, Emad et Erwa Al Sadig Ismael Hamdoun ont l’un et l’autre été inculpés de six chefs au titre du Code pénal de 1991, dont certains sont passibles de la peine de mort. Ces chefs sont tirés notamment des articles 50 (« atteinte au système constitutionnel »), 51 (« guerre contre l’État »), 65 (« constitution d’organisations criminelles et terroristes »), 159 (« diffamation »), 160 (« injure et outrage »), 24 (« association de malfaiteurs ») et 26 (« complicité »). Emad et Erwa El Sadig Ismael Hamdoun ont entamé une grève de la faim le 21 janvier pour obtenir d’être remis en liberté ou bien déférés devant un tribunal pour pouvoir répondre des charges pesant contre eux. Ils ont poursuivi leur mouvement durant cinq jours.
Amnesty International estime que l’arrestation d’Emad et Erwa Al Sadig Ismael Hamdoun, leur détention prolongée sans inculpation et les lourdes charges retenues contre eux par la suite sont dues au seul exercice, pourtant pacifique, de leurs droits et de leurs libertés. L’organisation les considère comme des prisonniers d’opinion.