Écrire Atteinte au droit de circuler librement d’un agriculteur

Le 10 juin, Benedito Sabão est sorti de la clinique où il avait passé 21 jours. Il craint pour sa sécurité mais n’est pas en mesure de quitter le Mozambique car des agents appartenant, semble-t-il, à la police secrète, ont saisi ses documents de voyage lorsqu’ils l’ont arrêté le 10 mai. Faute de pouvoir subvenir à ses besoins de base à Maputo, il doit compter sur l’aide d’organisations locales.

Grâce à l’aide de plusieurs organisations locales, notamment la Ligue des droits de l’homme et Caritas Mozambique, Benedito Sabão peut louer un logement et faire face à ses dépenses courantes. Toutefois, il s’agit d’une aide temporaire et cet homme n’a aucun moyen de subvenir à ses besoins tant qu’il se trouve à Maputo. Benedito Sabão souhaite quitter le Mozambique car il craint que les persécutions continuent s’il reste.

Malheureusement, ses documents de voyage ont été saisis au moment de son arrestation, le 10 mai. Cet homme, qui pratique l’agriculture de subsistance, a été arrêté et détenu arbitrairement par des agents appartenant, semble-t-il, à la police secrète en raison de son soutien présumé à la Résistance nationale mozambicaine (RENAMO), principal parti d’opposition. Il a aussi été blessé par balle.

Benedito Sabão a besoin de ses papiers pour se rendre à l’étranger et le refus des autorités de les lui restituer s’apparente à une atteinte à son droit de circuler librement. En effet, cela constitue une violation de l’article 12 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), que le Mozambique a ratifié.

Entre le 10 et le 12 mai 2016, des hommes appartenant, semble-t-il, aux services secrets ont arrêté arbitrairement Benedito Sabão, l’ont détenu et ont tiré sur lui parce qu’il aurait soutenu la RENAMO, principal parti d’opposition au Mozambique. Rescapé de cette tentative d’homicide, il a été soigné dans une clinique de Maputo, la capitale.

Filipe Nyussi, membre du Front de libération du Mozambique (FRELIMO), le parti au pouvoir, a officiellement pris ses fonctions à la présidence le 15 janvier 2015, après avoir remporté 57 % des voix lors des élections d’octobre 2014.

Afonso Dhlakama, dirigeant de la RENAMO, a contesté le résultat de ce scrutin et a boycotté l’ouverture du Parlement en janvier 2015. Tout au long de l’année 2015, la RENAMO a fait campagne en faveur de l’autonomie provinciale dans les régions du centre et du nord, où elle affirmait avoir obtenu la majorité des voix. En avril 2015, le Parlement a rejeté une proposition de loi présentée par la RENAMO qui visait à officialiser l’autonomie régionale.

En septembre 2015, les affrontements entre les militaires et des éléments armés de la RENAMO ont repris après plusieurs mois de tensions postélectorales. Le 13 septembre 2015, le convoi d’Afonso Dhlakama a été la cible de tirs alors qu’il était en campagne dans la province de Manica. L’enquête sur cet accident est en cours.

En raison des tensions et des affrontements entre forces gouvernementales et éléments armés de la RENAMO, de plus en plus de personnes se sont réfugiées au Malawi. Il y aurait des morts des deux côtés mais on en ignore le nombre. Le 15 avril 2016, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a indiqué que près de 10 000 Mozambicains avaient demandé l’asile au Malawi.

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