Écrire L’audience en appel d’un militant une nouvelle fois reportée

Le militant politique Fadhel Abbas a vu son audience en appel ajournée pour la troisième fois, parce qu’un témoin à charge ne s’est pas présenté. L’audience a été fixée au 25 avril. Cet homme est un prisonnier d’opinion.
Fadhel Abbas Mahdi Mohamed, ancien secrétaire général du parti d’opposition al Wahdawi (Assemblée démocratique nationale unitaire), a comparu devant la Haute Cour d’appel de la capitale, Manama, le 3 mars, pour une audience concernant l’appel de sa condamnation à cinq ans de prison. Une nouvelle fois, le témoin à charge ne s’est pas présenté, et l’audience a été ajournée au 25 avril.
C’est la troisième fois que son audience en appel est reportée parce que le témoin à charge ne se présente pas à l’audience. Ce fut déjà le cas en décembre 2015 et en janvier 2016. Amnesty International pense que Fadhel Abbas, âgé de 44 ans, a été condamné uniquement pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression sans utiliser ni prôner la violence. Il est maintenu en détention à la prison de Jaww, au sud de Manama.
Fadhel Abbas a été condamné à cinq ans de prison le 28 juin 2015 pour « diffusion de fausses informations qui pourraient compromettre des opérations militaires de Bahreïn et de ses alliés et appel à la résistance », parce que le parti politique qu’il dirigeait avait déclaré que les frappes aériennes lancées par l’Arabie saoudite au Yémen constituaient une violation du droit international.
L’article 133 du Code pénal bahreïnite prévoit jusqu’à 10 ans d’emprisonnement pour quiconque « diffuse délibérément, en temps de guerre, des nouvelles, des déclarations ou des rumeurs fausses ou malveillantes ou lance des campagnes d’information défavorables afin de compromettre la préparation militaire visant à défendre Bahreïn ou les opérations militaires des forces armées, de semer la panique parmi la population ou de saper la persévérance de la nation ».

Fadhel Abbas a été arrêté le 26 mars 2015, parce que le parti politique qu’il dirigeait avait déclaré que les frappes aériennes lancées par l’Arabie saoudite au Yémen constituaient une violation du droit international. Ce jour-là, le ministre de l’Intérieur a annoncé le soutien de Bahreïn à la coalition dirigée par l’Arabie saoudite au Yémen et a fait une déclaration indiquant que les pouvoirs publics prendraient des mesures contre toute « tentative de tirer parti de la situation par la division ou la sédition, ou déclaration défavorable à l’approche adoptée par Bahreïn ». Fadhel Abbas est incarcéré depuis son arrestation.
Son procès devant la Haute Cour criminelle siégeant à Manama, la capitale, s’est ouvert le 27 avril et il a plaidé non coupable à la première audience. Il a été condamné à cinq ans de prison le 28 juin pour « diffusion de fausses informations qui pourraient compromettre des opérations militaires de Bahreïn et de ses alliés et appel à la résistance ». Fadhel Abbas n’a pas été amené au tribunal lors de la première audience en appel, qui s’est déroulée le 11 octobre 2015.
Fadhel Abbas a été condamné moins de deux semaines après qu’un autre éminent leader de l’opposition, Ali Salman, secrétaire général de l’Association islamique nationale Al Wefaq, a été condamné par la Haute Cour criminelle, à l’issue d’un procès inique, à quatre ans de prison pour « incitation publique à la haine et au mépris envers une partie de la population dans le but de troubler l’ordre public », « insultes publiques envers le ministère de l’Intérieur » et « appel public à enfreindre la loi ». Ces charges semblaient découler des déclarations qu’il avait faites en 2012 et 2014, notamment lors de l’assemblée générale de son parti, le 26 décembre dernier. Il avait alors fait référence au refus de l’opposition bahreïnite de suivre l’exemple syrien et de transformer le pays en un champ de bataille. Il a également souligné le besoin d’égalité pour tous les Bahreïnites, y compris la famille régnante.
Le cas de ces personnes et d’autres prisonniers d’opinion montre l’intolérance des autorités bahreïnites à l’égard des critiques visant les politiques, les dirigeants ou les pratiques des forces de sécurité du pays.

Nom : Fadhel Abbas Mahdi Mohamed
Homme

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