Les autorités russes continuent d’empêcher la libération d’Ali Ferouz, militant et journaliste. Le 21 novembre, le tribunal de l’arrondissement de Basmanni, à Moscou, a imposé une amende de 5 000 roubles à Ali Ferouz pour travail illégal et a maintenu la décision d’expulser le militant vers l’Ouzbékistan, où il risquerait d’être victime de violations des droits humains.
Selon le droit international ainsi que les termes d’un accord négocié avec les autorités, Khoudoberdi Nourmatov, militant ouzbek et correspondant pour le journal Novaïa Gazeta (mieux connu sous le nom d’Ali Ferouz), devrait être immédiatement libéré et pouvoir quitter la Russie pour un pays tiers. Les autorités continuent cependant d’empêcher sa libération. Selon le journal russe Novaya Gazeta, Ali Ferouz a failli être libéré en novembre, à condition qu’un vol soit réservé pour le militant afin qu’il quitte la Russie, à la suite d’un accord négocié par ses avocats avec les autorités. Cependant, le 16 novembre, des agents du Département des migrations ont effectué une fouille imprévue dans le bureau de Moscou de Novaya Gazeta. Le 21 novembre, Ali Ferouz a comparu devant le tribunal de l’arrondissement de Basmanni, à Moscou, et a reçu une amende de 5 000 roubles car il aurait travaillé illégalement pour Novaya Gazeta. Le juge a également maintenu la décision d’expulser Ali Ferouz vers l’Ouzbékistan, dans l’attente de la décision de la Cour européenne des droits de l’homme.
Ali Ferouz affirme qu’il a été obligé de fuir l’Ouzbékistan en 2008 après avoir été torturé par des agents du Service national de sécurité. Il a été arrêté et placé en détention le 1er août et accusé de « violation de la législation relative à l’entrée ou au séjour d’un ressortissant étranger en Fédération de Russie ». Le tribunal de Basmanni de Moscou lui a imposé une amende de 5 000 roubles et a décidé qu’il devait être renvoyé de force en Ouzbékistan. Le 8 août, un juge du tribunal de la ville de Moscou a décidé de suspendre l’expulsion d’Ali Ferouz dans l’attente de l’examen de son affaire par la Cour européenne des droits de l’homme, qui lui avait accordé le 4 août des mesures provisoires urgentes, interdisant son expulsion en Ouzbékistan.
On pense que la demande d’extradition d’Ali Ferouz du Service national de sécurité ouzbek est liée à un article qu’il a écrit sur les élections présidentielles de 2016 en Ouzbékistan. Il est toujours détenu dans le Centre de détention pour ressortissants étrangers, et risque d’être renvoyé de force en Ouzbékistan, et notamment d’être victime d’enlèvement. S’il est expulsé vers l’Ouzbékistan, Ali Ferouz risque d’être victime de violations des droits humains, notamment de torture et d’autres mauvais traitement, et d’être jugé de manière inéquitable.