Des agents des services de la sécurité nationale ont tenté d’arrêter le défenseur des droits humains Ahmed Abdullah le 9 janvier lors d’une descente dans un café qu’il fréquente.
Le 9 janvier vers 14 h 30, trois agents en civil des services de la sécurité nationale ont effectué une descente dans un café d’El Agouza, au Caire, que le défenseur des droits humains Ahmed Abdullah fréquente. Sans produire de mandat d’arrêt ni d’autorisation de perquisition, ils ont fouillé l’établissement et demandé aux employés où se trouvait Ahmed Abdullah.
Ce dernier a porté plainte auprès du procureur général en indiquant qu’il tenait le ministère de l’Intérieur pour responsable de tout acte visant à lui faire du mal ou à le mettre en danger de quelque manière que ce soit. À la connaissance d’Amnesty International, aucune enquête n’a été ouverte et Ahmed Abdullah n’a pas reçu de notification du procureur en ce sens. Les moyens de communication de cet homme, en particulier sa ligne téléphonique, sont surveillés par les forces de sécurité, qui l’ont menacé par téléphone de l’arrêter à plusieurs reprises.
Une campagne de diffamation visant Ahmed Abdullah a cours dans les médias nationaux depuis octobre 2015. Celui-ci préside le conseil d’administration de la Commission égyptienne pour les droits et les libertés (ECRF), une ONG de défense des droits humains. Le directeur exécutif de l’ECRF, Mohamed Lofty, et lui sont présentés dans la presse comme une menace à la sécurité nationale. Selon les médias, ces deux hommes organisent des réunions secrètes avec des représentants des États-Unis et de pays européens en vue de porter atteinte à la sécurité nationale et d’écorner l’image du pays à l’étranger.