Le 9 septembre, Mikhaïl Beniach, avocat, a été arrêté, battu et placé en garde à vue par la police après avoir rencontré un client qui avait participé à une manifestation pacifique à Krasnodar, une ville du sud de la Russie. Un tribunal a condamné Mikhaïl Beniach à 14 jours de détention administrative le 11 septembre. Cet homme est un prisonnier d’opinion et doit donc être libéré immédiatement et sans condition.
Le 9 septembre, Mikhaïl Beniach s’est rendu dans le centre-ville de Krasnodar, dans le sud de la Russie, où il devait apporter une assistance judiciaire à des personnes qui avaient participé à un rassemblement pacifique contre une réforme des retraites, et au cours duquel la police avait procédé à des dizaines d’arrestations arbitraires.
Alors qu’il approchait du lieu de la réunion, des policiers en civil ont violemment poussé Mikhaïl Beniach et l’ont fait monter dans une voiture. Selon Mikhaïl Beniach, les policiers ne se sont pas présentés et n’ont pas spécifié les motifs de son arrestation. Ils ont pris son téléphone, puis ont battu Mikhaïl Beniach et l’ont violemment étranglé, et dans la voiture et au poste de police où ils l’ont emmené, lui occasionnant des blessures et des contusions. Une photographie de Mikhaïl Beniach prise après sa garde à vue montre clairement qu’il présente de nombreuses écorchures et contusions à la tête. Un juriste venu assister Mikhaïl Beniach en tant qu’avocat a dû attendre sept heures pour être autorisé à le voir. Le 11 septembre, dans la matinée, Mikhaïl Beniach a comparu devant le tribunal Lénine de la ville de Krasnodar, qui l’a déclaré coupable de « désobéissance à des ordres légitimes de la police » (article 19.3 du Code des infractions administratives) et l’a condamné à 14 jours de « détention administrative ». Mikhaïl Beniach a été placé dans un centre spécialement destiné aux personnes en détention administrative.
Amnesty International pense que la police a pris Mikhaïl Beniach pour cible en raison des activités de défense des droits humains qu’il mène en apportant une assistance judiciaire aux personnes victimes de violences policières lors de la manifestation pacifique de Krasnodar ; l’organisation estime donc que les charges retenues contre lui sont motivées par des considérations politiques. Cet homme est un prisonnier d’opinion et doit par conséquent être libéré immédiatement et sans condition. De plus, une enquête efficace doit être menée sur les violences policières dont il dit avoir été victime. Les autorités russes doivent cesser d’entraver le travail des avocats qui s’emploient avec diligence à s’acquitter de leurs obligations professionnelles, car ces entraves portent gravement atteinte aux droits de leurs clients et, plus généralement, font obstacle à une administration de la justice efficace et adéquate.