En Chine, un avocat de renom spécialiste des droits humains est maintenu en détention après avoir été placé en « résidence surveillée » pendant six mois dans un lieu non révélé. Il ne peut communiquer ni avec un avocat ni avec sa famille. Il a apporté son aide à des militants qui s’opposent à l’enlèvement des croix sur les églises. Sa détention s’inscrit dans le cadre d’une répression menée dans tout le pays contre les avocats spécialistes des droits humains et les militants des droits humains.
L’avocat de renom spécialiste des droits humains Zhang Kai, qui est âgé de 37 ans, a été transféré dans le centre de détention de Wenzhou le 26 février pour son incarcération. Il était passé la veille sur la chaîne de télévision d’État chinoise, apparaissant amaigri et épuisé. Il s’agissait d’« aveux enregistrés » dans lesquels il disait avoir « violé la législation nationale, troublé l’ordre social et mis en danger la sécurité nationale ». Ces « aveux » ont probablement été faits sous la contrainte. Il est détenu parce que soupçonné d’avoir « volé, obtenu par espionnage, acheté ou fourni illégalement des secrets d’État ou des renseignements » à des agents étrangers, et d’avoir « troublé l’ordre public ».
Le 25 août 2015, Zhang Kai a été emmené par la police alors qu’il se trouvait dans une église à Wenzhou, dans la province du Zhejiang (sud-est de la Chine). Il a été placé en « résidence surveillée », ce qui a permis aux autorités de le maintenir en détention jusqu’à six mois dans un lieu n’appartenant pas au système officiel de détention, sans qu’il puisse contacter ses avocats ou sa famille. Ses deux assistants, Liu Peng et Fang Xiangui, ont été arrêtés en même temps que lui mais ils ont été relâchés le 11 décembre.
Zhang Kai a fourni une assistance juridique à plusieurs communautés religieuses de la province du Zhejiang après que les autorités ont commencé, fin 2013, à détruire des églises et à retirer les croix et les crucifix. Selon des militants, plus de 1 500 croix et plusieurs églises ont été détruites en l’espace de quelques mois, après une intensification des démolitions en 2015. Zhang Kai fait partie des plus de 200 avocats et militants pris pour cible dans le cadre d’une campagne de répression menée dans tout le pays depuis juillet 2015.