Écrire Un avocat défenseur des droits humains condamné par contumace

Mohamed Ziane Maroc

Pour AGIR : copiez-collez le modèle de lettre ci-dessous dans le cadre bleu en l’adressant au Premier ministre du royaume du Maroc et en envoyant une copie à l’ambassade du Maroc en Belgique :
sifamabruxe@skynet.be.
Si vous avez twitter, interpellez son compte : @ChefGov_ma.

Vous pouvez aussi personnaliser votre courrier avant de l’envoyer, cela augmentera la probabilité qu’il parvienne au Premier ministre. Veillez à ce que votre courrier soit respectueux et persuasif - n’utilisez pas de langage haineux. Expliquez que vous suivrez de près cette campagne et que vous en parlerez à d’autres personnes.

Pour que nous puissions faire un suivi des actions, merci de mettre action@amnesty.be en copie cachée (Cci) de votre mail.

Le 21 novembre 2022, des agents des forces de sécurité ont arrêté et incarcéré l’avocat spécialiste des droits humains Mohamed Ziane, environ une heure après que la cour d’appel de Rabat a confirmé sa condamnation par contumace à trois ans de prison.

Les 11 chefs d’accusation retenus contre lui ne sont pas liés et englobent des accusations forgées de toutes pièces, notamment l’outrage à des fonctionnaires publics et à des institutions, la diffamation et l’adultère.

La seule infraction prévue par la loi retenue contre lui, celle d’agression sexuelle, doit faire l’objet d’une procédure qui respecte les normes internationales d’équité des procès.

Mohamed Ziane (79 ans) est un ancien ministre des Droits humains au Maroc. En 1996, il a démissionné de son poste au sein du gouvernement marocain, affirmant qu’il n’était plus en accord avec les politiques mises en œuvre. Depuis son départ du gouvernement, il a défendu plusieurs militant·e·s, journalistes et victimes de violations des droits humains.

En 2021, le ministère de l’Intérieur a porté 11 accusations contre Mohamed Ziane. En février 2022, le tribunal de première instance de Rabat l’a déclaré coupable des 11 chefs d’accusation et l’a condamné à trois ans de prison et à une amende de 5 000 dirhams marocains (environ 450 euros). Son avocat a fait appel de ce jugement mais n’a pas été informé de la date du procès en appel. Le 21 novembre 2022, la cour d’appel a confirmé la sentence et ordonné son incarcération immédiate à la demande du ministère public, en vertu des articles 392 et 414 du Code de procédure pénale, qui permettent au procureur d’ordonner que l’accusé soit placé en détention sur-le-champ.

En détention, les gardiens lui ont refusé l’accès à tout matériel de lecture ou d’écriture. Mohamed Ziane a des problèmes de santé nécessitant un traitement spécial qui n’est pas dispensé à l’intérieur de la prison. Le 2 décembre 2022, son avocat a déposé une demande de libération auprès de la cour d’appel de Rabat. Le 5 décembre, cette requête a été rejetée sans explication.

En novembre 2021, une plainte a été déposée contre Mohamed Ziane pour harcèlement sexuel, chantage, allégations immorales et menaces. Les accusations de harcèlement sexuel doivent chacune être examinées au fond et Amnesty International n’est pas bien placée pour évaluer leur véracité. L’organisation note une tendance récente à porter des accusations d’agression sexuelle contre des détracteurs du gouvernement dans le cadre de détentions ou de poursuites liées à l’exercice de leur droit à la liberté d’expression.

Dans le cas d’Omar Radi, rédacteur en chef incarcéré, le Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire a conclu que sa détention en lien avec des accusations de viol correspondait à « un harcèlement judiciaire qui ne saurait qu’être la conséquence de son travail d’investigation et d’information ».

Dans le cas du journaliste Soulaimane Raissouni, détenu depuis le 22 juin 2020 pour des accusations d’agression sexuelle, le Groupe de travail sur la détention arbitraire a conclu que les violations de son droit à un procès équitable étaient d’une telle gravité qu’elles rendaient sa détention arbitraire.

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