L’avocat défenseur des droits humains Lê Quốc Quân a reçu des menaces de la part d’agents du ministère vietnamien de la Sécurité publique : s’il rencontre des dignitaires étrangers en visite dans le pays, il pourrait être tué, tout comme sa famille. Placés sous surveillance, Lê Quốc Quân et sa famille risquent d’être agressés, blessés ou tués.
Lê Quốc Quân a été suivi par quatre personnes en civil lorsqu’il a quitté son domicile à Hanoï, capitale du Việt-Nam, pour accompagner sa fille de 15 ans qui allait s’inscrire pour ses examens scolaires dans la matinée du 8 juin 2017. Après avoir terminé l’inscription, Lê Quốc Quân et sa fille se sont rendus à son bureau où ils se sont retrouvés face à un représentant du ministère de la Sécurité publique, semble-t-il un capitaine, et encerclés par environ huit hommes.
Le représentant du ministère a rappelé que Lê Quốc Quân avait été averti de ne pas assister à des rencontres avec des dignitaires étrangers sans autorisation et que s’il recommençait, lui-même et ses trois filles pourraient être tués. Sa fille a commencé à enregistrer cette conversation sur son téléphone, mais son appareil a été saisi par l’un des hommes faisant face à son père. Lorsque Lê Quốc Quân a tenté de lui venir en aide, il a été poussé, maîtrisé physiquement et étranglé avec ses vêtements. Le représentant du ministère de la Sécurité publique a placé sa main sous le menton de Lê Quốc Quân et l’a averti qu’il pouvait lui ôter la vie d’un seul mouvement. Il a ensuite laissé entendre que Lê Quốc Quân et sa famille pourraient périr dans l’incendie de l’explosion d’un véhicule ou que ses filles pourraient être blessées s’il ne faisait pas attention à elles.
Une semaine auparavant, le 31 mai 2017, Lê Quốc Quân avait rencontré une délégation de sénateurs américains de la Commission des services armés du Sénat. Avant cette date, Lê Quốc Quân a reçu un texto d’un représentant du ministère de la Sécurité publique, semble-t-il un commandant, l’avertissant de ne pas honorer cette rencontre. Comme il a ignoré cet avertissement, ses déplacements ont été étroitement surveillés, culminant par la confrontation du 8 juin.
Les agressions physiques contre les défenseurs des droits humains et leurs familles sont fréquentes au Việt-Nam. En 2016 et 2017, de nombreux militants ont été attaqués dans la rue par des policiers ou par des hommes en civil. Ils sont souvent blessés, avec des lésions qui saignent.