Écrire Un avocat défenseur des droits humains menacé de mort

L’avocat et défenseur des droits humains dalit Rajat Kalsan est visé par des accusations forgées de toutes pièces et des menaces de mort parce qu’il défend les droits des dalits (opprimés) dans l’État d’Haryana. Contraint de suspendre ses activités d’avocat et de quitter son village natal, il encourt la détention à perpétuité s’il est déclaré coupable.
Le 14 septembre 2017, la police a enregistré une plainte pénale à l’encontre de Rajat Kalsan pour avoir tenté d’inciter des villageois dalits à déposer de fausses plaintes contre des membres des castes dominantes à Hansi, dans l’État d’Haryana. Cette plainte mentionne des infractions telles que le chantage, la promotion de l’inimitié entre différents groupes, la constitution de fausses preuves et le complot criminel.
Rajat Kalsan a aidé des villageois dalits de Bhatla, à Hansi, à déposer plainte en juillet 2017 à la suite d’un boycott social que leur ont imposé des membres de castes dominantes – les empêchant notamment de participer à des rassemblements de la communauté, d’utiliser les biens communs sociaux et de jouir de leurs droits à l’emploi. Par la suite, se fondant sur une requête, la haute cour du Pendjab et de l’Haryana a mis sur pied une commission d’enquête sur le boycott. Le 2 septembre, Rajat Kalsan a assisté cette commission, ce qui lui a valu de recevoir des menaces de mort et, craignant l’attaque d’un groupe de membres des castes dominantes, il a été contraint de fuir.
Amnesty International estime que les plaintes déposées contre Rajat Kalsan sont motivées par des considérations politiques. Ce n’est pas la première fois qu’il est pris pour cible pour avoir protesté contre des violations des droits humains et ces multiples accusations pénales sans fondement ont tout l’air d’une campagne systématique destinée à le calomnier.
Rajat Kalsan risque toujours d’être arrêté. Craignant pour sa sécurité, il a dû suspendre ses activités d’avocat et n’a pas pu rentrer chez lui depuis qu’il a fui son village il y a plus d’un mois. S’il est déclaré coupable des chefs d’inculpation retenus à son encontre, il pourrait être condamné à la réclusion à perpétuité.

Le système des castes en Inde se fonde sur des identités assignées correspondant à des groupes. Les dalits, appelés aussi « intouchables », se trouvent tout en bas du système et font souvent l’objet de discriminations mises en œuvre par les castes dominantes. Rajat Kalsan défend fréquemment des dalits dans l’État d’Haryana, dans le nord de l’Inde, qui sont victimes de discriminations et de violences imputables à des membres des castes dominantes – notamment des cas de viols commis en réunion, d’homicides et d’incendies de maisons.
Rajat Kalsan a déjà été en butte à des actes de harcèlement et d’intimidation en raison de son travail de défense des droits des dalits. En 2015 et 2016, deux autres actions ont été intentées contre lui parce qu’il avait dénoncé des atrocités commises par des membres des castes dominantes. Il était notamment accusé d’émeute et de trouble à l’ordre public.
Dans le cadre de son travail en faveur des droits humains des dalits, Rajat Kalsan a été la cible de multiples menaces de mort et agressions physiques. En 2011, il a bénéficié d’une protection policière. Elle a été supprimée en 2016 sans que les risques auxquels il est exposé ne soient réévalués.
Les menaces et les inculpations visant Rajat Kalsan s’inscrivent dans le cadre d’une tendance croissante. En effet, les défenseurs des droits humains en Inde sont de plus en plus la cible de menaces, de harcèlement et d’homicides. Ils travaillent dans un environnement de plus en plus hostile et se heurtent à de nombreux obstacles dans leurs activités : crainte de violences, représailles des pouvoirs publics, répression contre le financement et lois punitives notamment.
Nom : Rajat Kalsan
Homme

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