L’avocat spécialisé dans la défense des droits humains, Abdolfattah Soltani, a été renvoyé à la prison d’Evin à Téhéran le 7 juin, après avoir bénéficié d’une permission de sortie à la suite de la mort de sa mère. Ce prisonnier d’opinion, gravement malade, purge une peine de prison de 13 ans pour son travail en faveur des droits humains. Il ne peut bénéficier des soins médicaux dont il a besoin à l’intérieur de la prison.
Le prisonnier d’opinion Abdolfattah Soltani, éminent avocat défenseur des droits humains condamné à 13 ans de prison pour son travail légitime, a été renvoyé à la prison d’Evin à Téhéran le 7 juin. Il avait été relâché dans le cadre d’une permission provisoire pour raisons familiales le 17 mai, sa mère étant décédée quelques heures auparavant. Abdolfattah Soltani avait déposé plusieurs demandes de permission afin de passer du temps avec sa mère en fin de vie, mais les autorités carcérales avaient repoussé sa sortie. Selon ses médecins, Abdolfattah Soltani court sans doute un risque accru de crise cardiaque, car il ne reçoit pas les soins adéquats lorsqu’il se trouve en prison. Il a été transféré à la clinique de la prison à plusieurs reprises, car il se plaignait de douleurs à la poitrine et de fortes palpitations cardiaques. À chaque fois, il a été renvoyé dans sa cellule sans avoir reçu aucun traitement ou en ayant simplement reçu des médicaments, comme de l’aspirine et du propranolol pour réguler son rythme cardiaque. Depuis son incarcération, le ministère public a refusé plusieurs fois d’autoriser sa sortie pour raisons médicales ou son transfert à l’hôpital, lors même que les médecins avaient déclaré qu’il avait besoin de soins constants et d’être placé en observation en dehors de la prison, ajoutant que les conditions difficiles de détention aggravaient son hypertension et son rythme cardiaque élevé.
Abdolfattah Soltani souffre d’autres problèmes de santé, notamment de troubles digestifs, pour lesquels il a été admis aux urgences de l’hôpital en 2013. Il souffre également d’une hernie discale dans le dos. Son épouse a pris plusieurs rendez-vous de physiothérapie pour lui, mais les autorités ne l’ont pas conduit à ses séances à l’heure. Aussi a-t-il manqué certains rendez-vous, ce qui l’a obligé à attendre plusieurs semaines avant que son épouse puisse prendre un nouveau rendez-vous. Les autorités judiciaires ignorent généralement les requêtes de sortie pour raisons médicales que son épouse dépose presque chaque semaine.
Abdolfattah Soltani a notamment été condamné pour « propagande contre le régime » en raison de son travail en faveur des droits humains et pour « création d’une organisation illégale » en tant que cofondateur du Centre de défense des droits humains en Iran, contraint de fermer en 2008. Il est détenu à la prison d’Evin, à Téhéran, depuis son arrestation en septembre 2011.