Bouzourgmekhr Yorov, un avocat représentant des membres du Parti de la renaissance islamique du Tadjikistan (PRIT), est toujours en détention provisoire et risque un procès inique. Il a été arrêté en septembre 2015 ; les autorités avaient l’intention, semble-t-il, de priver ainsi les membres du PRIT de la possibilité de consulter un avocat.
L’avocat tadjik Bouzourgmekhr Yorov a été arrêté le 28 septembre 2015 par des agents de l’Unité policière de lutte contre la criminalité organisée. Sa détention provisoire a été prolongée de deux mois le 28 janvier 2016 aux fins de l’enquête. Avant lui, 13 cadres du Parti de la renaissance islamique du Tadjikistan (PRIT), dont il représentait certains, avaient été arrêtés les 16 et 17 septembre 2015.
Bouzourgmekhr Yorov est accusé d’escroquerie et de faux. Ces charges n’ont aucun lien avec le PRIT ni ses activités mais, au moment de l’arrestation de l’avocat, la police a saisi des documents concernant les affaires de membres du PRIT sur lesquelles il travaillait. Les poursuites pénales engagées à son encontre semblent destinées à priver les membres du PRIT de la possibilité de consulter un avocat et à dissuader d’autres avocats de s’occuper du dossier. En décembre, Bouzourgmekhr Yorov a également été accusé d’« extrémisme ».
Les poursuites pénales engagées à son encontre sont probablement motivées par des considérations politiques et il risque un procès inique. La saisie de documents relatifs aux activités professionnelles de ce dernier pour le compte des membres dirigeants du PRIT est en outre une ingérence illégale dans la relation confidentielle entre client et avocat, ce qui constitue une violation du principe 22 des Principes de base relatifs au rôle du barreau [Nations unies].