Écrire Une avocate spécialiste des droits humains continue d’être maltraitée en détention

Li Yuhan, avocate spécialiste des droits humains âgée de 60 ans, a raconté à son avocat qu’elle avait été laissée sans connaissance et sans surveillance pendant des heures après que des agents du centre de détention lui ont versé de l’eau froide dessus pendant qu’elle prenait un bain dans de l’eau glacée. Elle risque d’être de nouveau soumise à la torture ou à d’autres formes de mauvais traitements.

Le 30 novembre 2017, lors de leur deuxième rencontre au Centre de détention n° 1 de la ville de Shenyang, Li Yuhan a dit à son avocat, Lin Qilei, que sa situation s’était détériorée et que, depuis son arrestation officielle le 15 novembre pour avoir « cherché à provoquer des conflits et troublé l’ordre public », elle ne pouvait plus marcher aussi bien qu’avant. Li Yuhan a dit à son avocat : « J’avais peur de ne plus jamais vous revoir. » Elle s’était également plainte de mauvais traitements lors de leur précédente rencontre, le 10 novembre, la première après son arrestation le 9 octobre.

Li Yuhan a également dit à son avocat qu’un soir, après avoir été interrogée, alors qu’elle prenait un bain, le baquet d’eau chaude avait soudainement été emmené et vidé par quelqu’un. Un agent du centre de détention de sexe féminin a ensuite ordonné à quelqu’un de lui verser de l’eau froide dessus. Li Yuhan a frissonné dans le froid jusqu’à ce qu’elle appuie sur le bouton pour demander l’aide d’un médecin vers 3 ou 4 heures du matin. Puis elle a perdu conscience. Lorsqu’elle s’est réveillée, les autres détenues lui ont dit que le médecin n’était pas venu. Elle a dit que l’agent de sexe féminin s’était moquée d’elle et avait dit : « Vous n’êtes même pas morte alors que le médecin n’est pas venu » et qu’elle avait crié : « L’avocate de Pékin Li Yuhan a crié à l’aide ». Elle l’a également menacée de la menotter et de lui mettre les fers aux pieds.

Seulement quelques jours plus tard, Wang Yunfei, le policier chargé de l’affaire de Li Yuhan, a emmené Li Yuhan et d’autres personnes à l’hôpital pour qu’elles soient examinées par un médecin. Li Yuhan n’a été habillée que de vêtements légers et n’a pas reçu d’eau ni de nourriture pendant qu’elle attendait d’être examinée. Lorsque Li Yuhan a été ramenée au centre de détention, Wang Yunfei l’a fait rentrer dans sa cellule en la poussant violemment.

Li Yuhan a commencé à exercer en 1991 et a travaillé sur plusieurs affaires liées aux droits humains. Elle est l’un des deux avocats qui ont représenté Wang Yu, avocate des droits humains de Pékin, qui a été la première d’environ 250 avocats et militants à avoir été détenus ou interrogés pendant la répression massive qui a commencé en juillet 2015.

Pendant que Wang Yu était détenue, Li Yuhan s’est rendue à maintes reprises à Tianjin, dans le nord-est de la Chine, pour tenter de la voir. Cependant, les agents de la sécurité publique ont toujours refusé les demandes de Li Yuhan, affirmant qu’ils ne pouvaient pas lui permettre de rencontrer Wang Yu, car cette dernière était accusée d’« atteintes à la sûreté de l’État ». Wang Yu a été détenue pendant environ un an avant d’être libérée sous caution en juin 2016.

Fin juin 2017, un an après sa libération, Li Yuhan et son collègue ont rendu visite à Wang Yu en Mongolie intérieure, où elle et sa famille ont été placées sous stricte surveillance policière. Beaucoup d’amis de Li Yuhan ainsi que d’autres militants des droits humains pensent que sa détention pourrait être liée au fait qu’elle est l’avocat de Wang Yu et qu’elle a travaillé sur d’autres affaires liées aux droits humains.

D’après l’ONG Chinese Human Rights Defenders (CHRD), en mai 2015, Li Yuhan a été agressée par des policiers à Pékin après avoir rapporté le comportement illégal de fonctionnaires locaux, qui d’après elle ont entravé la justice lors d’une procédure civile. À l’époque, pendant sa détention à Pékin, un policier lui a cogné la tête contre des toilettes et elle est restée inconsciente pendant plusieurs heures. Après sa libération, on a diagnostiqué à Li Yuhan une commotion cérébrale ainsi que des blessures au dos, à la tête, aux membres et au ventre. Elle a continué à souffrir de migraines incessantes, de vertiges, de nausées, de troubles de la vision et d’arythmie cardiaque, et a dû suspendre son activité professionnelle pendant quelques temps.

Les militants et les défenseurs des droits humains continuent à être systématiquement soumis à une surveillance, à des manœuvres de harcèlement et d’intimidation, à des placements en détention et à des arrestations. De plus en plus de défenseurs des droits humains sont retenus par la police dans des lieux de détention non officiels, parfois sans pouvoir consulter un avocat pendant de longues périodes, ce qui les expose au risque de subir des actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements.

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