Ancien fonctionnaire australien, Talalelei Pauga détient la nationalité australienne depuis plus de vingt ans. Il fait actuellement appel de la procédure d’extradition devant la Cour fédérale d’Australie, son recours auprès de cette juridiction devant être examiné le 14 mars 2022. Talalelei Pauga a été arrêté et placé en détention en août 2020 en Australie.
Fin 2018, lorsque le Premier ministre samoan de l’époque, Tuilaepa Sailele Malielegaoi, s’est rendu dans la ville de Brisbane, en Australie, Talalelei Pauga a protesté verbalement contre les actes de corruption politique commis par le dirigeant étranger et lui a lancé une tête de cochon, geste qui constitue une insulte dans la culture samoane. En 2019, Talalelei Pauga a été inculpé de complot en vue d’assassinat, de même que ses coïnculpés, Lemai Sione et Malele Paulo. Ils étaient tous trois des opposants déclarés au gouvernement samoan et à Tuilaepa Sailele Malielegaoi.
En vertu de la Loi australienne de 1988 relative à l’extradition, il suffit qu’une personne soit inculpée d’une infraction passible d’extradition pour que son extradition soit possible. Il doit s’agir d’une infraction reconnue dans les deux pays et passible d’une peine d’au moins 12 mois. En conséquence, il n’y a quasiment pas de fardeau de la preuve à acquitter dans les demandes d’extradition. De ce fait, de manière préoccupante, peu d’éléments de preuves ont été présentés pour étayer les charges retenues contre Talalelei Pauga. Le droit à un procès équitable comprend le droit de savoir quelles sont les preuves présentées afin de préparer correctement la défense avec des avocats.