Le blogueur et prisonnier d’opinion algérien Merzoug Touati a entamé une grève de la faim le 8 juillet pour protester contre son incarcération motivée uniquement par ses publications en ligne pacifiques. Détenu à l’isolement depuis qu’il a entamé sa grève de la faim, les préoccupations sont vives quant à son état de santé physique et mental. Il doit être remis en liberté immédiatement et sans condition.
Merzoug Touati a entamé une grève de la faim le 8 juillet afin de protester contre sa récente condamnation inique pour intelligence avec une puissance étrangère « dans le but de nuire aux relations diplomatiques » et « incitation à des rassemblements et des sit-ins dans des lieux publics ». Ces accusations se fondaient uniquement sur l’exercice pacifique de sa liberté d’expression, plus précisément sur une publication Facebook qui appelait à protester contre une nouvelle loi et une interview vidéo d’un porte-parole israélien postée sur YouTube, qui critiquait les autorités algériennes. Après plus de 16 mois de détention provisoire, le 24 mai, le tribunal de première instance de Béjaïa, une ville de Kabylie, dans le nord de l’Algérie, l’a condamné à 10 ans de prison et à une amende de 50 000 dinars algériens (environ 365 euros). Un mois plus tard, le 21 juin, la cour d’appel de Béjaïa a réduit cette peine de prison à sept ans, tout en maintenant l’amende. Ses avocats ont deux mois pour faire appel devant la cour de cassation, la plus haute juridiction d’Algérie.
Merzoug Touati est maintenu à l’isolement depuis qu’il a entamé sa grève de la faim le 8 juillet, dans la prison d’Oued Ghir, à Béjaïa. En vertu de l’Ensemble de règles minima des Nations unies pour le traitement des détenus (Règles Nelson Mandela), ces conditions de détention s’apparentent à un isolement cellulaire prolongé et constituent par conséquent une forme de torture ou d’autre mauvais traitements. Selon ses avocats, il est affaibli physiquement et l’isolement pèse lourd sur son état psychologique. Bien que l’administration pénitentiaire lui fournisse chaque jour de l’eau et du sucre en quantités illimitées, il doit les payer puisqu’il se trouve à l’isolement.
Merzoug Touati, universitaire, a commencé à gérer en 2015 une page Facebook et le blog Alhogra.com, supprimé depuis. Ses sujets de prédilection étaient la situation politique et les droits humains en Algérie. Il a observé sept grèves de la faim avant son procès, pour protester contre la trop longue durée de sa détention provisoire.