Le blogueur iranien Hossein Ronaghi Maleki a été reconduit à la prison d’Evin, à Téhéran, pour continuer de purger sa peine de 13 ans d’emprisonnement. Il est gravement malade et les médecins ont déconseillé d’interrompre son traitement spécialisé. Cet homme est un prisonnier d’opinion.
Hossein Ronaghi Maleki, blogueur iranien âgé de 30 ans, a été reconduit à la prison d’Evin le 20 janvier, après s’être présenté au bureau du procureur. Il est maintenant détenu dans la section 7 de la prison. Il avait écrit sur sa page Facebook ce jour-là : « Mon refus d’y retourner entraînerait la confiscation du montant de la caution, ce qui trahirait la confiance des personnes qui prêtent de l’argent pour payer les cautions et réduirait à néant des engagements et des principes moraux. »
Hossein Ronaghi Maleki n’a qu’un seul rein fonctionnel, et, d’après ses médecins, il a besoin d’une surveillance constante et de soins médicaux spécialisés, ce qu’il ne peut pas avoir en prison. Pourtant, le Bureau d’application des peines lui a ordonné le 20 décembre 2015 de retourner en prison dans un délai d’un mois pour continuer de purger sa peine, faute de quoi le montant de la caution fixé pour sa libération serait confisqué. Hossein Ronaghi Maleki bénéficiait d’une permission de sortie pour raisons médicales depuis juin 2015. Malgré son mauvais état de santé, les autorités lui ont déclaré à plusieurs reprises qu’il était « tenu d’y retourner [en prison] ».
Il a été arrêté le 13 décembre 2009 et condamné à 15 ans d’emprisonnement après avoir été déclaré coupable de plusieurs infractions, notamment d’« appartenance au groupe internet Iran Proxy », de « propagande contre le régime » et d’« outrage au Guide suprême », des chefs d’accusation liés selon toute vraisemblance à des articles qu’il avait publiés sur son blog. Après son arrestation, Hossein Ronaghi Maleki a été détenu à l’isolement pendant plus d’un an. Il a déclaré avoir subi des actes de torture et d’autres mauvais traitements au cours de cette période, ce qui pourrait avoir contribué à la détérioration de son état de santé. Il a appris en juin 2015 que sa peine avait été ramenée à 13 ans.