La blogueuse malaisienne, Vivian Lee, a été déclarée coupable de sédition et condamnée à six mois d’emprisonnement en raison d’une publication sur Facebook datant de juillet 2013. Si son dernier appel est rejeté, elle sera emprisonnée.
Le 27 mai, Vivian Lee May Ling a été déclarée coupable de sédition et condamnée à six mois de prison en raison d’une publication sur les réseaux sociaux contenant un « message moqueur » adressé à tous les musulmans pendant le mois de ramadan et évoquant un plat à base de porc. Le tribunal a accordé un sursis à l’exécution en attendant que son appel soit examiné par la Haute cour de Kuala Lumpur et elle a été libérée après que sa caution fixée à 20 000 RMB (4 808 dollars américains) par le tribunal de grande instance a été payée.
Vivian Lee a plaidé non coupable pour les accusations liées au message moqueur sur une page Facebook qu’elle a partagé en juillet 2013 avec Alvin Tan (qui demande actuellement l’asile aux États-Unis). Elle a été poursuivie au titre de la section 4(1) (c) de la Loi de 1948 relative à la sédition et pour avoir créé une « inimitié entre différents groupes religieux ou ethniques », au titre de la section 298A (1) (a) du Code pénal. En avril 2016, elle a été acquittée des accusations portées au titre du Code pénal, car le tribunal a statué que cela ne s’appliquait pas aux non musulmans. Elle a cependant été déclarée coupable de sédition le 27 mai.
Amnesty International est très préoccupée par cette affaire, car elle crée un dangereux précédent pour l’emprisonnement d’utilisateurs des réseaux sociaux en raison de publications sur Facebook qui pourraient être considérées comme « offensantes » par certaines communautés. La Loi relative à la sédition est large et arbitraire en termes de nature et d’application et le gouvernement malaisien l’utilise très régulièrement pour harceler, arrêter, poursuivre en justice, emprisonner et réduire au silence ses détracteurs et ériger en infraction un grand nombre d’actes, de déclarations et de publications.
Au titre du droit international et des normes internationales, le droit à la liberté d’expression n’est pas limité aux opinions généralement acceptables et populaires. Les États doivent au contraire respecter et protéger l’expression des opinions minoritaires, ainsi que celles que certains peuvent trouver offensantes. Amnesty International estime que Vivian Lee a été poursuivie en raison de l’exercice légitime de son droit à la liberté d’expression et sa condamnation doit être annulée immédiatement et sans condition.