Écrire Des bombardements ont eu lieu près d’un territoire indigène dans le département du Choco

Lors d’opérations contre l’Armée de libération nationale (ELN), les forces de sécurité colombiennes ont procédé à des bombardements près de la réserve indigène wounaan de Chagpien Tordó, située dans la municipalité de Litoral de San Juan (département du Chocó), blessant une mineure. Les communautés voisines sont actuellement déplacées de force par peur que de nouvelles opérations menacent la population.

Le 30 janvier, l’unité de la Force Titan de l’armée nationale de Colombie a mené des opérations contre l’Armée de libération nationale (Ejército de Liberación Nacional, ELN) dans le département du Chocó et a bombardé des zones situées près de la réserve indigène wounaan de Chagpien Tordó. Le bombardement a blessé une jeune fille de 16 ans, qui a été transportée dans la municipalité de Buenaventura en raison de la gravité de ses blessures. Des informations provenant du bureau du médiateur du Chocó suggèrent que d’autres personnes ont pu être blessées ou tuées, mais les chiffres officiels n’ont pas encore été déterminés. Les peuples indigènes de Santa María Pangala et Estrella Pangala quittent leurs territoires en masse, mais sont confinés aux routes proches, par peur des affrontements continus entre les groupes armés et les forces de sécurité.

Amnesty International a reçu des informations selon lesquelles beaucoup d’habitants de la réserve indigène de Chagpién Tordó avaient été déplacés de force à deux reprises en 2017, en raison également d’affrontements entre l’armée, l’ELM et des groupes paramilitaires. L’Organisation nationale indigène de Colombie (Organización Nacional Indígena de Colombia, ONIC) a dénoncé ces deux déplacements forcés. À ce jour, l’État n’a pas encore pris de mesures pour veiller au respect du droit à la vie, à l’intégrité et à la sécurité de cette communauté.

L’attaque la plus récente contre des civils est une violation flagrante des normes du droit international humanitaire, telles que le principe selon lequel les parties d’un conflit armé doivent faire la distinction entre la population civile et les combattants.

Amnesty International attire l’attention sur la situation grave des droits humains et de la sécurité dans le département du Chocó, afin d’appeler la Colombie à prendre des mesures pour assurer la mise en œuvre efficace de l’accord de paix sur le terrain et à remplir ses obligations internationales en matière de droits humains.

L’absence de réponse globale et efficace de la part des institutions d’État sur les territoires ravagés par le conflit armé est une cause directe des violations actuelles des droits humains des habitants indigènes et afro-colombiens de ce département. Les violations du droit à la vie, à l’intégrité physique, à la terre, à l’identité culturelle et du droit de circuler librement persistent. Il y a encore un long chemin à parcourir pour veiller à la création d’une paix stable et durable qui respecte les droits humains individuels et collectifs.

La fin du cessez-le-feu bilatéral entre l’ELN et le gouvernement colombien début janvier et la suspension des négociations de paix le 29 janvier ont mené à une nouvelle vague d’actions violentes de ce groupe armé illégal. Le gouvernement a répondu en augmentant le nombre d’opérations militaires contre lui.

Il est regrettable qu’à cette étape du processus, les communautés signalent des violations par les force de sécurité, ainsi que des liens entre ces dernières et des groupes paramilitaires. Les communautés et les ONG nationales ont signalé que depuis novembre 2016, des groupes paramilitaires sont présents dans plusieurs zones du département. Le peu de réponse de l’État à leurs mouvements a eu pour conséquence que les communautés proches ont signalé une augmentation des intimidations et des menaces, qui impactent leur droit de circuler librement.

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