Les locaux de la soupe populaire pour les migrants du Mexique et d’Amérique centrale ont été vandalisés dans la ville de Nogales, dans le nord du Mexique, à la frontière avec les États-Unis. Des employés avaient signalé avoir reçu des menaces de mort et s’être fait voler des appareils électroniques. Ces attaques pourraient constituer des représailles parce qu’ils ont porté plainte pour des enlèvements de migrants dans la région. La vie des employés et des bénévoles, ainsi que celle des migrants qui se rendent à la soupe populaire, pourrait être menacée.
La soupe populaire est gérée par l’organisation non gouvernementale Kino Border Initiative (Iniciativa Kino para la Frontera) dans la ville de Nogales, dans l’État de Sonora. Des employés ont déclaré à Amnesty International que les agresseurs ont fait irruption dans les locaux dans la nuit du 14 septembre et les ont saccagés, cassant des meubles et détruisant les réserves de nourriture et de médicaments. Le 15 septembre à midi, peu après avoir déposé plainte auprès de la police locale, une employée a découvert que son ordinateur, son disque dur et son téléphone portable venaient de lui être dérobés dans sa voiture. Le 27 août à 10h50, un autre employé avait reçu une menace de mort par téléphone d’un homme non identifié. Des employés ont signalé ces faits aux autorités, mais ne bénéficient à ce jour d’aucune protection efficace.
Les employés et les bénévoles de Kino Border Initiative soutiennent également les migrants qui sont victimes de crimes graves, tels que les enlèvements. Depuis le début de l’année, ils ont accompagné 10 migrants pour porter plainte pour six enlèvements dans la région de Nogales. Ils ont recensé d’autres cas, mais les victimes sont trop effrayées pour déposer plainte.
Kino Border Initiative, gérée par le prêtre jésuite Sean Carroll, fournit de la nourriture, des médicaments, des vêtements et, dans d’autres locaux à Nogales, des logements aux migrants venus du Mexique et d’Amérique centrale qui tentent de franchir la frontière vers les États-Unis. En outre, les employés et les bénévoles du centre aident les Mexicains qui ont été expulsés des États-Unis. Nombre de migrants qu’ils soutiennent fuient la violence. Ils leur donnent des informations sur les procédures d’asile aux États-Unis.