Écrire Un chamane interné dans un hôpital psychiatrique pour avoir critiqué Vladimir Poutine

Le 2 juin, le tribunal municipal de Iakoutsk a approuvé l’internement dans un hôpital psychiatrique pour une durée indéterminée d’Alexandre Gabychev, un chamane qui a annoncé en 2019 qu’il allait se rendre à pied depuis Iakoutsk, dans l’est de la Sibérie, à Moscou afin de « chasser » le président Vladimir Poutine du Kremlin.

Alexandre Gabychev est pris pour cible parce qu’il a ouvertement critiqué les autorités ; il ne doit pas être privé de façon arbitraire de sa liberté ni soumis à un quelconque traitement médical sans son consentement libre et éclairé.

Alexandre Gabychev, chamane iakoute, est un fidèle d’une religion traditionnelle iakoute et un militant politique. Depuis qu’il a tenté d’effectuer en 2019 un périple à pied entre Iakoutsk et Moscou, où il disait vouloir « chasser » le président Vladimir Poutine du Kremlin, Alexandre Gabychev fait l’objet de multiples formes de harcèlement et de persécution de la part des autorités.

Le 19 septembre 2019, des agents des forces de l’ordre armés et masqués ont encerclé le site où campaient Alexandre Gabychev et ses compagnons de voyage, à proximité du village de Vydrino, à 3 000 kilomètres à l’ouest de Iakoutsk. Ils ont emmené le chamane, sans révéler leur identité ni expliquer leurs actes.

Cet homme a été conduit à Iakoutsk et maintenu en détention au secret dans le dispensaire psychoneurologique de la République de Iakoutie. Il a refusé de subir un examen psychiatrique et a été remis en liberté, mais inculpé pour avoir « appelé publiquement à une activité extrémiste » (Première partie de l’article 280 du Code pénal de la Fédération de Russie). Alexandre Gabychev a alors été placé secrètement sous surveillance policière. Parallèlement à cela, certains de ses sympathisants ont été arrêtés à plusieurs reprises et condamnés à des peines d’amende pour de prétendues infractions de faible gravité.

La Convention relative aux droits des personnes handicapées, à laquelle la Russie est partie, interdit de priver une personne de liberté au seul motif qu’elle est handicapée, y compris si elle souffre de troubles mentaux ou d’une déficience intellectuelle. En outre, le rapporteur spécial sur la torture a indiqué que tout traitement médical administré en l’absence d’un consentement libre et éclairé pouvait s’apparenter à un acte de torture ou à d’autres mauvais traitements.

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