La journaliste locale Frenchie Mae Cumpio, Mariel Domequil, des Missions rurales des Philippines, la porte-parole du réseau People Surge Marissa Cabaljao, Mira Legion de la Nouvelle alliance patriotique - Visayas orientales, et Alexander Philip Abinguna, membre du Conseil national de Karapatan, ont été arrêtés le 7 février 2020 lors de raids simultanés dans la ville de Tacloban.
Mira Legion et Marissa Cabaljao sont inculpées de détention illégale d’armes à feu, un chef d’accusation pouvant donner lieu à une libération sous caution. Mira Legion a d’ailleurs été libérée sous caution le 14 février. Au moment de la rédaction du présent document, la demande de libération sous caution de Marissa Cabaljao est en préparation. Frenchie Mae Cumpio, Mariel Domequil et Alexander Philip Abinguna sont inculpés de détention d’armes à feu et d’explosifs, une infraction qui exclut toute possibilité de libération sous caution, et sont détenus dans la prison du poste de police de la ville de Palo.
Frenchie Mae Cumpio et Mariel Domequil ont comparu devant le tribunal le 18 février 2020. Du fait d’incohérences concernant certaines informations présentées par l’accusation, notamment le numéro de série de l’arme à feu qui aurait été retrouvée et les dates indiquées sur les certificats médicaux des deux militantes, le tribunal a donné à l’accusation cinq jours pour modifier ces informations. Les avocats des militantes auront alors 10 jours pour faire des commentaires sur ces modifications. La prochaine audience concernant Frenchie Mae Cumpio et Mariel Domequil est fixée au 5 mars 2020. Marissa Cabaljao, Mira Legion et Alexander Philip Abinguna comparaîtront devant le tribunal le 25 mars 2020.
Depuis l’entrée en fonction du président Rodrigo Duterte en 2016, les défenseurs des droits humains et les militants politiques sont la cible de harcèlement persistant, de menaces et d’agressions, y compris d’homicides. La plupart de ces défenseurs et militants appartiennent à des organisations que le gouvernement ou des personnes inconnues ont qualifiées de « rouges » ou désignées comme des façades légales de groupes communistes, sans éléments de preuve crédibles, une accusation qu’ils ont niée à maintes reprises.
Au regard de la dégradation de la situation des droits humains aux Philippines, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a demandé au Haut-Commissariat aux droits de l’homme de préparer un rapport sur cette situation et de le présenter au Conseil lors de sa session de juin 2020.