Le journaliste saoudien Alaa Brinji a été condamné à cinq ans de prison par le Tribunal pénal spécial de Riyadh pour avoir publié des tweets. Il n’a pas été autorisé à s’entretenir avec un avocat. Cet homme est un prisonnier d’opinion.
Le 24 mars, le Tribunal pénal spécial a condamné Alaa Brinji à cinq ans de prison, suivis d’une interdiction de quitter le pays d’une durée de huit ans, après l’avoir déclaré coupable, entre autres, d’avoir « insulté les dirigeants du pays », « provoqué l’opinion publique », « ridiculisé des personnalités religieuses islamiques », « violé l’article 6 de la Loi contre la cybercriminalité » et « accusé des agents des forces de sécurité d’avoir tué des manifestants à Awamia [une zone de la province de l’Est] ». Ces charges étaient liées à ses publications sur Twitter, certaines appelant à la liberté de religion et soutenant le mouvement « Women to drive », des défenseurs des droits humains et des prisonniers d’opinion. Le tribunal l’a aussi condamné à verser une amende d’un montant de 50 000 riyals (environ 13 000 dollars) et a ordonné la fermeture de son compte Twitter.
Selon les informations obtenues par Amnesty International, le procès d’Alaa Brinji s’est ouvert vers décembre 2015. Il a dans un premier temps été notamment inculpé d’« apostasie », considérée comme une infraction grave en Arabie saoudite et passible de la peine de mort, mais cette charge a été abandonnée, faute de preuves. Il n’a pas été autorisé à consulter un avocat pendant son procès.
Alaa Brinji a été arrêté le 12 mai 2014 par des membres des forces de sécurité, dont certains en civil, à un poste de contrôle alors qu’il se rendait à Bahreïn avec sa femme. Il a été conduit à la prison de la Direction générale des enquêtes à Dammam (GDI ou al Mabahith), où il se trouve toujours. Il a été détenu au secret et à l’isolement pendant les 50 premiers jours, après quoi il a été autorisé à appeler sa femme.