Au moins 22 membres de la population oromo d’Éthiopie ont été tués ou blessés par des soldats dans deux affaires distinctes.
Le 11 février, six camions transportant entre 50 et 60 soldats, et chargés de nourriture, sont arrivés au camp de personnes déplacées d’Hamaressa, en Éthiopie. Des Oromos éthiopiens résidant dans ce camp ont encerclé les camions et certains ont essayé de monter à bord des véhicules lorsque ceux-ci sont arrivés sur place. Des affrontements ont alors eu lieu entre les soldats qui accompagnaient les véhicules et les Oromos déplacés. Les soldats ont ensuite fait feu sur les personnes qui encerclaient les camions.
Deux personnes ont été tuées - l’une d’entre elles était un policier local qui avait demandé à l’armée de quitter le camp. Après cet épisode, un hôpital voisin a confirmé que quatre personnes avaient succombé à des blessures par balle infligées lors de l’altercation entre l’armée et les personnes déplacées.
En septembre 2016, des centaines d’Oromos éthiopiens ont quitté la région éthiopienne du Somaliland, des affrontements interethniques ayant éclaté entre eux et des Somalis éthiopiens. De nombreux Oromos éthiopiens ont fui après avoir vu des membres de leur communauté se faire expulser, arrêter ou tuer. Des milliers d’Oromos éthiopiens se trouvent toujours dans des camps de personnes déplacées en Oromia.
Le 12 février, en réaction à des tensions entre de jeunes Oromos éthiopiens et des bergers somalis éthiopiens dans la ville de Madawalabu, en Oromia, des éléments de l’armée qui patrouillaient la zone ont ouvert le feu au milieu d’un marché, tuant quatre personnes et en blessant 14 autres, qui appartenaient toutes à la communauté oromo éthiopienne.
Amnesty International déplore vivement le recours excessif et illégal à la force de l’armée éthiopienne dans ces deux cas.