Des groupes paramilitaires, l’Armée de libération nationale et les forces de sécurité continuent, par leur présence et leurs affrontements, de violer les droits des communautés autochtones du Chocó, un département colombien situé en bordure du Pacifique.
Le 17 juillet 2017 vers 9 heures du matin, des affrontements armés ont éclaté entre l’infanterie de marine colombienne et un groupe armé illégal à quelques mètres de la communauté autochtone wounaan de San José y Taparalito, près du Río San Juan (département du Chocó). Craignant de nouvelles violences, cette communauté composée de 900 personnes appartenant au peuple autochtone wounaan s’est retrouvée dans une situation de confinement forcé. Ses membres ont signalé les faits aux autorités et demandé des mesures de protection et une aide humanitaire d’urgence.
Outre ces affrontements, des mines antipersonnel auraient été placées à proximité de plusieurs communautés autochtones du département. Le 11 juillet, Sebastián Carpio Mecheche, un jeune homme de 18 ans appartenant à la communauté Juin Duur, de la réserve wounaan de Katio de Quiparadó (municipalité de Riosucio, département du Chocó), a été grièvement blessé à la jambe droite par une mine antipersonnel. Selon plusieurs organisations de défense des droits humains, l’installation de mines est une tactique de l’Armée de libération nationale (ELN) visant à stopper l’avancée des groupes paramilitaires dans la région.
Par ailleurs, le Conseil communautaire des autorités wounaans (WOUNDEKO) a dénoncé le recrutement forcé d’enfants autochtones, les déplacements forcés et la stratégie de la terreur dont sont victimes les communautés autochtones du Chocó. Il a attiré l’attention sur la gravité de la situation des communautés autochtones déplacées, surtout dans les municipalités de Riosucio, de Quibdó (capitale du Chocó) et de Buenaventura (vallée du Cauca).