Le 26 novembre, Oïoub Titiev - prisonnier d’opinion et responsable du bureau de Grozny de l’ONG russe Memorial, en détention provisoire depuis le 9 janvier 2018 - s’est vu refuser une libération sous caution. Le tribunal municipal de Chali, en Tchétchénie, a par ailleurs rejeté la requête déposée par les avocats d’Oïoub Titiev afin que celui-ci ne comparaisse plus dans une cage lors des audiences. Sa prochaine audience aura lieu le 10 décembre. Il faut le relâcher immédiatement et sans condition, et les poursuites ouvertes contre lui doivent être abandonnées.
Oïoub Titiev, un défenseur tchétchène des droits humains de premier plan, a été arrêté par la police sur la base de fausses accusations de détention de stupéfiants le 9 janvier 2018, et est incarcéré depuis lors. Le 11 janvier 2018, le tribunal municipal de Chali en Tchétchénie a ordonné que cet homme soit remis en détention pour supplément d’instruction pour une durée de deux mois. Sa détention a ensuite été prolongée à de nombreuses reprises. Son procès s’est ouvert devant le tribunal municipal de Chali, en Tchétchénie, le 19 juillet 2018, et devrait s’achever dans les semaines à venir.
Le 26 novembre, Oïoub Titiev s’est vu refuser une libération sous caution. Grigory Yavlinsky (fondateur du parti démocratique russe Yabloko et candidat à l’élection présidentielle en 2018) et Svetlana Gannouchkina (présidente de l’ONG Comité d’assistance civique) s’étaient personnellement engagés à fournir des garanties en sa faveur. Le juge a par ailleurs rejeté la requête déposée par les avocats d’Oïoub Titiev afin que celui-ci ne comparaisse pas dans une cage lors des audiences. Le juge a déclaré que la défense n’avait pas présenté suffisamment d’éléments prouvant l’existence de circonstances atténuantes face aux raisons de son arrestation, et n’a pas retenu les arguments de la défense mais a accepté sans poser de questions chacune des objections du ministère public à la demande de libération sous caution. S’il est déclaré coupable de détention de stupéfiants, il risque jusqu’à 10 ans de prison.
Amnesty International estime que les charges retenues contre Oïoub Titiev ont été fabriquées de toutes pièces, et qu’on l’a jeté en prison pour le réduire au silence et pour entraver le travail de son organisation en faveur des droits humains. Alors que le procès d’Oïoub Titiev touche à sa fin, Amnesty International continue à demander aux autorités d’abandonner les charges retenues contre lui et de le libérer immédiatement et sans condition.