L’écrivain saoudien Nazeer al Majed a été informé le 15 mai que la cour d’appel du Tribunal pénal spécial, à Riyadh, avait confirmé sa condamnation à sept ans de prison. Nazeer al Majed est détenu depuis le 18 janvier uniquement pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression. Cet homme est un prisonnier d’opinion.
Nazeer al Majed a été informé le 15 mai par des responsables de l’administration pénitentiaire que sa peine de sept ans de prison avait été confirmée par la Cour d’appel du Tribunal pénal spécial. On ignore la date exacte de la décision de la cour d’appel. Nazeer al Majed n’a pas été conduit à l’audience et a simplement été informé de cette décision en prison. Le 18 janvier, le Tribunal pénal spécial l’a condamné à une peine de sept ans d’emprisonnement, suivie d’une interdiction de quitter le territoire pendant sept ans, et à une amende s’élevant à 100 000 rials saoudiens (environ 24 000 euros), pour avoir « rompu son allégeance au souverain ». Ce chef d’accusation a été retenu contre lui pour diverses raisons, dont le fait d’avoir participé à des manifestations, écrit des articles où il s’opposait à la politique de l’État et communiqué avec les médias. Le juge a ordonné son arrestation immédiate.
Constatant que Nazeer al Majed ne répondait pas au téléphone et n’était pas rentré chez lui après l’audience le 18 janvier, sa famille a appelé le Tribunal pénal spécial le lendemain pour s’enquérir de son sort. On lui a dit qu’il avait été condamné et conduit à la prison politique d’Al Hair, à Riyadh, où il a été détenu au secret du 18 janvier jusqu’à mi-février. Nazeer al Majed a alors été transféré au centre de détention de la Direction générale des enquêtes (al Mabahith), situé dans la ville de Dammam (province de l’Est). Depuis, il a pu communiquer régulièrement avec sa famille. Depuis son arrestation, il n’a pas eu de représentant juridique.
Le procès de Nazeer al Majed s’est ouvert le 24 octobre 2016 devant le Tribunal pénal spécial. Peu avant, il avait reçu un appel téléphonique lui enjoignant de se présenter à l’audience. Il comparaissait pour des infractions qu’on l’accusait d’avoir commises en 2011 alors qu’il n’avait fait, pour chacune d’entre elles, qu’exercer pacifiquement son droit à la liberté d’expression, d’association et de réunion. Il avait précédemment été arrêté le 17 avril 2011 et détenu sans inculpation ni jugement, jusqu’à sa libération le 26 juillet 2012.