La Cour suprême du Bélarus a confirmé le 4 avril la condamnation à mort de Guennadi Iakovitski. Il risque désormais à tout moment d’être exécuté.
Guennadi Iakovitski a été condamné à mort le 5 janvier après avoir été déclaré coupable du meurtre de sa compagne en juin 2015. Il s’agit de la première sentence capitale prononcée en 2016. Guennadi Iakovitski était accusé d’avoir tué sa compagne dans l’appartement qu’il partageait avec celle-ci, après avoir passé deux jours à boire avec des amis.
Amnesty International a récemment appris que Guennadi Iakovitski avait nié les faits qui lui étaient reprochés, et ses avocats soutiennent que des éléments déterminants n’ont pas été abordés lors de son procès et que sa culpabilité n’a pas été clairement établie. Guennadi Iakovitski et son avocat ont formé un recours devant la Cour suprême pour déterminer si des violations de procédure ou des atteintes aux principes d’équité des procès ont eu lieu pendant le procès, ce qu’ils affirment avoir constaté. Cela pourrait mener à un nouveau procès lors duquel la défense pourrait présenter les éléments ayant été omis. Toutefois, la condamnation à mort de Guennadi Iakovitski n’a pas été levée.
Guennadi Iakovitski a par ailleurs déposé un recours en grâce auprès du président. Les chances qu’il obtienne gain de cause sont très minces. Depuis son arrivée au pouvoir en 1994, le président Alexandre Loukachenko n’a gracié qu’une seule personne. Si Guennadi Iakovitski n’est pas gracié, il pourrait être exécuté peu de temps après, sans avertissement. Au Bélarus, les personnes condamnées à mort sont exécutées d’une balle dans la nuque.
Si Guennadi Iakovitski venait à être exécuté, sa famille ne serait pas informée au préalable et elle n’aurait pas l’occasion de le voir une dernière fois. En outre, conformément aux méthodes en usage au Bélarus, le lieu où le corps de Guennadi Iakovitski reposerait ne serait pas révélé.
Le Bélarus est le dernier pays d’Europe et d’Asie centrale appliquant encore la peine de mort. Amnesty International est opposée à la peine de mort quelles que soient les circonstances, car elle constitue une violation du droit à la vie inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. Il s’agit du châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit.