Le 11 mai, la Haute Cour d’appel de Bahreïn a confirmé la peine de mort infligée à Maher Abbas Ahmed. Il incombe désormais à la Cour de cassation de statuer. Maher Abbas Ahmed risque d’être exécuté rapidement si sa condamnation est maintenue.
Le 11 mai, la Haute Cour d’appel de Bahreïn siégeant à Manama, la capitale, a rendu une décision concernant neuf hommes de nationalité bahreïnite. Elle a confirmé la peine de mort de Maher Abbas Ahmad (également appelé Maher al Khabbaz), les peines de réclusion à perpétuité d’un de ses frères et d’un deuxième homme, ainsi que les peines de 10 ans d’emprisonnement de six autres, notamment deux de ses frères, dans le cadre de la même affaire. Le 1er décembre 2015, la Cour de cassation avait annulé la condamnation à mort de Maher Abbas Ahmad au motif que ses « aveux [avaient] peut-être été obtenus sous la contrainte » et avait renvoyé l’affaire pour réexamen devant la Haute Cour d’appel. Il lui incombe désormais de prendre la décision finale. Si ce recours n’aboutit pas, il reviendra au roi de ratifier définitivement la peine capitale.
Maher Abbas Ahmad a été condamné à mort initialement le 19 février 2014. Il a été inculpé de meurtre avec préméditation pour l’homicide par explosif d’un policier, commis le 14 février 2013 alors qu’il participait à un rassemblement à Sahla, dans la banlieue de Manama. Son avocat a dénoncé le fait que le tribunal avait accepté les « aveux » comme principal élément à charge, bien que Maher Abbas Ahmad ait soutenu qu’ils lui avaient été extorqués sous la torture, ainsi que les déclarations de certains coaccusés, qui avaient aussi affirmé avoir « avoué » sous la contrainte, et celles de policiers cités comme témoins. Selon le procès-verbal, les juges ont indiqué qu’ils estimaient les « aveux » recevables et que les blessures des accusés (détaillées dans les rapports médico-légaux) s’expliquaient par le fait qu’ils avaient opposé une résistance au moment de leur arrestation.
Maher Abbas Ahmad a expliqué à son avocat qu’il avait été torturé pendant les interrogatoires qui avaient eu lieu les premiers jours de sa détention. Il avait notamment été battu et menacé. Lors d’une audience, il a informé le juge qu’il avait été torturé mais, à la connaissance d’Amnesty International, aucune enquête n’a été ouverte sur ces allégations.