Une cour d’appel a confirmé la condamnation à mort d’Abdulkareem al Hawaj, un jeune homme chiite déclaré coupable d’infractions commises alors qu’il avait 16 ans. La cour d’appel semble l’avoir condamné sur la base d’« aveux » forcés.
La condamnation à mort d’Abdulkareem al Hawaj, un jeune musulman chiite, a été confirmée par la chambre d’appel du Tribunal pénal spécial de Riyadh le 10 juillet. Le 27 juillet 2016, il avait été condamné à mort par le Tribunal pénal spécial pour plusieurs infractions liées à sa participation présumée, en 2012, alors qu’il avait 16 ans, aux manifestations anti-gouvernementales dans la province de l’Est, dont la population est majoritairement chiite.
Abdulkareem al Hawaj avait été arrêté le 16 janvier 2014 à un point de contrôle à Al Awamiyyah, un village situé dans la région de Qatif (province saoudienne de l’Est). Il n’a pas pu s’entretenir avec un avocat pendant sa détention provisoire ni ses interrogatoires. D’après les informations qu’a reçues Amnesty International, Abdulkareem al Hawaj a déclaré qu’il avait été détenu au secret et à l’isolement pendant les cinq premiers mois. Il a également ajouté qu’il avait été torturé pendant ses interrogatoires par des représentants de la Direction générale des enquêtes (al Mabahith), et notamment qu’il avait été frappé et qu’on avait menacé sa famille de mort, afin de le forcer à rédiger et à signer des « aveux ». Le tribunal semble avoir pris sa décision uniquement sur la base de ces « aveux ». Selon les documents de procédure, il a été détenu sans inculpation pendant plus de deux ans. Il réfute toutes les charges retenues contre lui et nie avoir participé aux faits que l’accusation lui impute.
Lors de son premier appel, le cas d’Abdulkareem al Hawaj avait été réexaminé par la chambre d’appel du Tribunal pénal spécial, et avait été renvoyé devant le tribunal de première instance accompagné de recommandations. Le 14 mars, le tribunal de première instance du Tribunal pénal spécial avait de nouveau confirmé sa déclaration de culpabilité et sa condamnation à mort et avait renvoyé son cas devant la cour d’appel pour réexamen. Le 10 juillet, la chambre d’appel du Tribunal pénal spécial a confirmé cette peine.