Stanislav Klykh est actuellement en détention provisoire après avoir été condamné à 20 ans d’emprisonnement à l’issue d’un procès inique le 26 mai.
La pathologie mentale dont il souffre, qui a probablement été causée par des actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements sur lesquels les autorités russes refusent d’enquêter, requiert des soins urgents et un examen indépendant.
Stanislav Klykh, un ressortissant ukrainien, a été condamné à 20 ans d’emprisonnement à l’issue d’un procès inique le 26 mai, aux côtés de Mykola Karpyouk, pour avoir soi-disant fait partie d’un groupe de combattants et tué 30 soldats russes pendant le conflit en Tchétchénie entre 1994 et 1996. Stanislav Klykh, qui est actuellement emprisonné au centre de détention provisoire de Grozny, en Tchétchénie, a fait appel de sa condamnation. La date de son audience en appel n’a pas été fixée et ses allégations de torture et d’autres mauvais traitements ont été rejetées, ce qui le prive de toute chance de bénéficier d’un procès équitable.
Stanislav Klykh et Mykola Karpyouk affirment qu’ils ont été torturés à la suite de leur arrestation en août 2014 et en mars 2014 respectivement. Pendant plusieurs mois, leurs avocats n’ont pas été autorisés à les voir et les informations quant à l’endroit où se trouvaient leurs clients ne leur ont pas été communiquées. Stanislav Klykh a indiqué à son avocate qu’il a été privé de nourriture et d’eau pendant plusieurs jours et qu’il a été forcé à s’agenouiller sur du gravier dans la cour. Il a été forcé à boire de la vodka jusqu’à ce qu’il perde connaissance et on lui a administré des substances psychotropes. Il a été suspendu à des barreaux dans sa cellule et a reçu des décharges électriques. Il a été maintenu en détention à l’isolement entre août 2014 et septembre 2015 et n’a pas été autorisé à recevoir de visite. Stanislav Klykh, qui n’a pas d’antécédent de maladie mentale, a semblé gravement perturbé pendant toute la durée du procès qui s’est ouvert en octobre 2015.
Il s’est déshabillé, a proféré des injures et s’est suspendu à l’envers dans le box des accusés. En novembre, il s’est infligé des coupures avec une lame pour protester contre le refus des autorités de procéder à un examen médical. Le comportement de Stanislav Klykh lors de ses dernières rencontres avec son avocate s’est détérioré, il s’est montré agressif et a refusé de coopérer avec elle.
Stanislav Klykh a été examiné deux fois dans un hôpital psychiatrique public en Tchétchénie et a été déclaré apte à comparaître. En février, un expert psychiatre indépendant nommé par son avocate a conclu qu’il présentait des signes de maladie mentale et qu’il devait recevoir un examen complet. Le juge a refusé de faire apparaître ce diagnostic dans le dossier et n’a pas ordonné d’examen complet indépendant. Les autorités n’ont pas fourni d’informations détaillées sur le traitement que Stanislav Klykh a reçu, mais son avocate pense qu’il a peut-être reçu une dose d’un médicament normalement administré aux patients souffrant de schizophrénie.