Vingt-deux des personnes arrêtées lors des manifestations anti-gouvernementales à Quito, la capitale de l’Équateur, ont été condamnées, alors que des inquiétudes quant à des violations de leur droit à un procès équitable ont été soulevées. Pendant les manifestations, Amnesty International a reçu des informations faisant état d’un recours excessif à la force et d’affrontements entre les forces de sécurité et les manifestants, ainsi que de détentions arbitraires.
Le 3 décembre, des manifestations ont eu lieu à Quito pour protester contre une série de propositions de réformes constitutionnelles. Des dizaines de personnes, y compris des policiers, ont été blessées et 32 personnes ont été arrêtées. On craint que la police n’ait eu recours à une force excessive et que des manifestants et des passants n’aient été arbitrairement arrêtés. Des affrontements ont éclaté entre policiers et manifestants lorsque, vers 18 heures, l’Assemblée nationale de l’Équateur a approuvé des réformes constitutionnelles controversées. Le ministère de l’Intérieur a indiqué que 13 policiers ont été blessés par des bâtons et des pierres qui leur ont été lancés dessus.
Selon les informations d’une organisation de défense des droits humains, 32 personnes ont été arrêtées par la police et sont toujours en détention. La plupart de ces personnes maintiennent qu’elles ne participaient pas aux manifestations et qu’elles ont été arrêtées alors qu’elles rentraient chez elles. Les détenus se sont plaints de ne pas avoir pu consulter un avocat pendant leur garde à vue, jusqu’à ce qu’ils soient déférés devant le ministère public.
Le 4 décembre, 21 des détenus ont été condamnés à 15 jours d’emprisonnement et à une amende de 200 dollars américains. On craint qu’ils n’aient fait l’objet d’un procès inique et qu’ils n’aient été inculpés en dépit de l’absence de preuves crédibles à leur encontre. Selon les ONG de défense des droits humains représentant les détenus, le ministère public n’a présenté aucun élément permettant de prouver de manière indéniable la responsabilité individuelle des détenus. La plupart d’entre eux étaient des passants et aucun n’a été identifié par les policiers comme étant l’un de leurs assaillants.