La prisonnière d’opinion Mahienour El Massry est détenue dans des conditions « atroces », selon sa famille. Elle purge une peine de 15 mois de prison, tout comme un journaliste et un militant.
Les conditions de détention de la prisonnière d’opinion Mahienour El Massry sont « atroces » depuis trois semaines, affirme sa famille dans une déclaration publiée le 31 octobre sur la page Facebook Free Mahienour. Les familles ne sont plus autorisées à apporter de la nourriture ni d’autres produits de base. Les autorités pénitentiaires ont demandé aux détenus de les acheter à la cantine de la prison, ce que beaucoup ne peuvent pas se permettre, a fait savoir Maysoon, la sœur de Mahienour El Massry, dans cette déclaration. Mahienour est incarcérée à la prison pour femmes d’al Abadeya, dans la ville de Damanhour.
Elle partage une cellule de 5 mètres sur 6 avec de nombreuses codétenues, et l’eau n’est disponible que quatre heures par jour, ce qui pose des problèmes d’hygiène. Les détenues en ont appelé au directeur de la prison et au Conseil national des droits humains. Le directeur a répondu qu’il fallait patienter entre 10 et 15 jours avant que le problème de l’eau ne soit résolu. Les détenus se plaignent depuis longtemps des conditions carcérales en Égypte. Un avocat spécialisé dans la défense des droits humains a déclaré à Amnesty International que les autorités l’ont empêché de rendre visite à Mahienour El Massry en prison, sans aucun motif légitime.
Le 31 mai, une cour d’appel a confirmé la déclaration de culpabilité de Mahienour El Massry et réduit sa peine de deux ans à 15 mois de prison, tout comme celles du journaliste Youssef Shaaban et du militant Loay El Kahwagi, déclarés coupables notamment d’avoir « manifesté devant le poste de police de Mahatet el Ram et à l’intérieur » (dans la ville d’Alexandrie), « agressé des policiers et des employés » et « insulté le ministère de l’Intérieur ». Leur recours en appel a été rejeté le 20 septembre. Youssef Shaaban souffre d’hépatite C : il a sollicité au mois d’août une libération pour raisons médicales, mais sa requête a été rejetée. Les autorités carcérales l’empêchent de recevoir les médicaments dont il a besoin, selon son épouse.
Action complémentaire sur l’AU 107/15, MDE 12/2845/2015, 9 novembre 2015