Un tribunal provincial a confirmé la peine de trois ans d’emprisonnement prononcée à l’encontre du défenseur des droits humains Eduardo Cardet, qui se trouve toujours à la prison provinciale de Holguín (sud-est de Cuba). Cet homme est un prisonnier d’opinion et doit donc être libéré immédiatement et sans condition.
Le 17 mai, le tribunal populaire provincial de Holguín a confirmé en appel la condamnation d’Eduardo Cardet Concepción à trois ans d’emprisonnement, prononcée le 20 mars. Cet homme est le dirigeant du Mouvement chrétien Libération (MCL), un groupe militant en faveur de la démocratie. Il est détenu à la prison de Holguín depuis qu’il a été arrêté, le 30 novembre 2016, soit cinq jours après la mort de l’ancien dirigeant de Cuba, Fidel Castro.
Il a été inculpé d’agression contre un représentant de l’État (atentado). Avant son arrestation, il avait accordé des interviews qui avaient été publiées dans la presse internationale et lors desquelles il avait critiqué le gouvernement cubain. Dans une interview diffusée deux jours avant son arrestation par la station esRadio, basée à Madrid, il avait décrit le deuil à Cuba à la suite de la mort de Fidel Castro comme imposé et avait déclaré : « Castro était très contesté, notre peuple le détestait et le rejetait. »
L’épouse d’Eduardo Cardet a informé Amnesty International qu’elle lui avait rendu visite en prison pour la dernière fois le 25 mai et qu’elle lui parlait au téléphone tous les jours. Elle a expliqué qu’il était bouleversé par la confirmation de sa peine et qu’il s’était plaint que des membres du personnel de la prison le menaçaient de l’empêcher de passer des appels téléphoniques ou de recevoir des visites de sa famille. Elle est convaincue que ces menaces visent à dissuader ses proches de médiatiser davantage l’affaire. Eduardo Cardet est asthmatique et son épouse a indiqué qu’il souffrait de plusieurs infections respiratoires. Il est crucial que la direction de la prison continue de lui faire prodiguer tous les soins médicaux dont il pourrait avoir besoin pendant sa détention.