L’état de santé d’Arash Sadeghi, défenseur des droits humains incarcéré en Iran, s’est dégradé. Il a entamé une grève de la faim le 24 octobre pour protester contre l’incarcération de son épouse, Golrokh Ebrahimi Iraee, une militante des droits humains emprisonnée pour avoir écrit une fiction sur la lapidation.
Le défenseur des droits humains Arash Sadeghi, qui purge une peine de 15 ans de prison en raison de son militantisme en faveur des droits humains, a entamé une grève de la faim le 24 octobre pour protester contre l’incarcération de son épouse, Golrokh Ebrahimi Iraee, écrivaine et défenseure des droits humains. Selon les informations qu’a reçues Amnesty International d’une source informée, Arash Sadeghi souffre d’une accélération du rythme cardiaque, de fortes difficultés respiratoires, de fortes chutes de tension artérielle, de problèmes gastro-intestinaux et rénaux, et a du mal à parler. Il se trouve derrière les barreaux depuis juin 2016. Son épouse Golrokh Ebrahimi Iraee a été condamnée à six ans de prison pour plusieurs chefs d’inculpation, dont « atteinte aux valeurs sacrées de l’islam ».
Le 24 octobre, des représentants de l’État ont fait violemment irruption par la porte d’entrée de sa maison et l’ont arrêtée pour qu’elle commence à purger sa peine. Elle a été condamnée en raison d’une fiction qu’elle a écrite – mais pas publiée – sur la pratique de la lapidation. Il s’agit du récit de la réaction d’une jeune femme qui regarde le film La lapidation de Soraya M (l’histoire vraie d’une jeune femme lapidée à mort pour adultère) et qui, de colère, brûle le Coran. Arash Sadeghi et Golrokh Ebrahimi Iraee sont tous deux détenus à la prison d’Evin.
Les autorités ont découvert cette histoire le 6 septembre 2014, lorsque Golrokh Ebrahimi Iraee a été arrêtée avec son époux Arash Sadeghi. Après leur arrestation, Arash Sadeghi a été transféré à la prison d’Evin et détenu à l’isolement pendant six mois, avant d’être libéré sous caution. Golrokh Ebrahimi Iraee a été conduite dans un lieu secret. Elle y a été gardée jusqu’au lendemain, avant d’être transférée à la prison d’Evin. Elle y a été détenue sans pouvoir communiquer avec sa famille ni consulter un avocat jusqu’au 27 septembre 2014, avant d’être libérée sous caution.
Durant ses périodes de détention, elle a été soumise à de longues heures d’interrogatoire, alors qu’elle avait les yeux bandés, et menacée d’être exécutée pour avoir « insulté l’islam ». Pendant ses interrogatoires, elle entendait clairement des agents menacer et insulter son époux dans la cellule voisine. Arash Sadeghi a plus tard déclaré avoir été roué de coups de pied, frappé à coups de poing à la tête, giflé et étranglé pendant sa détention, entre septembre 2014 et mars 2015. Arash Sadeghi et Golrokh Ebrahimi Iraee ont tous deux été déclarés coupables et condamnés à l’issue d’un procès inique qui n’a compté que deux brèves audiences.
Ils n’ont pas bénéficié de l’assistance d’un avocat lors de leur procès. Golrokh Ebrahimi Iraee n’a pas été en mesure d’assurer sa propre défense, car la première audience en mai 2015 était consacrée aux activités militantes de son époux, tandis que pour la seconde, en juin 2015, elle se trouvait à l’hôpital en convalescence après une grave opération et ne pouvait donc être présente. Le tribunal a rejeté sa demande d’ajournement de l’audience, alors qu’elle avait présenté son dossier médical. Ils ont tous les deux été condamnés à de lourdes peines d’emprisonnement.