Ola al Qaradawy et son mari Hossam Khalaf sont détenus à l’isolement depuis le 3 juillet. Le 30 juin, les forces de sécurité les ont arrêtés pour appartenance aux Frères musulmans. Ils sont tous les deux détenus dans des conditions déplorables.
Hossam Khalaf, ingénieur égyptien de 59 ans et membre du parti politique islamique enregistré légalement Al Wasat, est détenu dans la prison de sécurité maximale n° 2 de Tora, au Caire, tandis que sa femme, Ola al Qaradawy, ressortissante qatar d’origine égyptienne de 55 ans, est détenue à la prison pour femmes d’Al Qanater, dans le gouvernorat de Qalyubiya. Le 3 juillet, le parquet de la Sûreté de l’État a ordonné leur placement en détention pour appartenance aux Frères musulmans. Les autorités pénitentiaires les ont immédiatement placés en détention à l’isolement et les ont empêchés de consulter leurs avocats et de voir leur famille.
Les autorités pénitentiaires ont placé Ola al Qaradawy à l’isolement dans une cellule de 160 cm sur 180 cm, sans lit ni toilettes et dont la ventilation et l’éclairage sont insuffisants. Les gardiens de prison ne lui donnent que cinq minutes chaque matin pour utiliser des toilettes extérieures. Elle se retrouve obligée de manger moins pour éviter d’avoir besoin d’aller aux toilettes. Les avocats qui ont vu Ola al Qaradawy dans le bureau du procureur de la sûreté de l’État le 27 août ont déclaré qu’elle avait l’air très faible. De plus, contrairement aux autres détenues, on ne lui permet pas de passer du temps en dehors de sa cellule.
Hossam Khalaf souffre des yeux depuis sa détention. Les autorités pénitentiaires ont rejeté sa demande de passer des examens médicaux à ses frais dans un hôpital externe. Il est enfermé dans sa cellule 24 heures sur 24.
Les avocats et les proches de Hossam Khalaf et d’Ola al Qaradawy ont déposé six demandes et plaintes auprès du parquet de la Sûreté de l’État. Ils demandent que l’on mette fin à leur détention à l’isolement et qu’on leur permette de recevoir des visites de leur familles et de leurs avocats. Malgré le fait que le règlement de la prison autorise les personnes en détention provisoire à recevoir au moins deux visites par mois, les procureurs ont rejeté toutes ces demandes.
La détention à l’isolement prolongée peut s’apparenter à de la torture ou à d’autres formes de mauvais traitements au titre de l’Ensemble de règles minima des Nations unies pour le traitement des détenus (règles Mandela) et ne doit être imposée sous aucun prétexte.