Le journaliste et éditorialiste de premier plan, Jia Jia, a disparu alors qu’il se trouvait à l’aéroport de Pékin, juste avant d’embarquer sur un vol pour Hong Kong. Ses amis pensent que sa disparition pourrait être liée à une lettre ouverte publiée sur un site Internet le 4 mars et appelant à la démission du président Xi Jinping.
Le 4 mars, le site chinois Wujie News a publié une lettre ouverte appelant le président Xi Jinping à démissionner. Jia Jia, éditorialiste et rédacteur en chef indépendant du site Internet, a contacté le rédacteur en chef du site, Ou Yang Hongliang, un ancien collègue, pour discuter de la lettre. La BBC a indiqué qu’il avait mis le rédacteur en garde quant à la publication de la lettre, laquelle affirmait que le président Xi Jinping était responsable des « problèmes sans précédent » auxquels la Chine est confrontée et critiquait la gestion de la politique économique et étrangère du dirigeant ainsi que sa stratégie politique. La lettre a par la suite été supprimée du site.
Selon Apple Daily, Jia Jia a appelé sa femme vers 20 heures le 15 mars pour lui dire qu’il avait franchi la douane à l’aéroport de Pékin. On est sans nouvelles de lui depuis cette date. Jia Jia, habituellement actif sur les réseaux sociaux, n’a rien publié sur son compte Twitter depuis lundi. Avant d’essayer de se rendre à Hong Kong, il avait confié à des amis qu’il avait peur d’être arrêté par les autorités. La semaine dernière, des agents des forces de sécurité enquêtant sur la lettre ouverte ont interrogé les proches de Jia Jia, dans la province de Shaanxi, dans le nord-ouest de la Chine.
Écrire On craint qu’un journaliste ne soit détenu
La Chine applique toujours l’une des plus vastes politiques de censure au monde et la publication de lettres non autorisées ou d’opinions critiques des dirigeants ou de la politique du gouvernement peut avoir de graves conséquences professionnelles et pénales pour les rédacteurs.
Les autorités continuent d’invoquer des lois rédigées en termes vagues afin de sévir contre des personnes ayant seulement exercé leur droit à la liberté d’expression en ligne. Depuis l’arrivée au pouvoir du président Xi Jinping en novembre 2012, des centaines de personnes ont été placées en détention uniquement pour avoir exprimé leurs opinions sur Internet.
Le président Xi Jinping a réitéré à plusieurs reprises la nécessité de maintenir la « conception marxiste du journalisme » selon laquelle tous les médias officiels doivent défendre les intérêts du parti communiste. Dans le même temps, une note idéologique intitulée « Document Numéro 9 » a été divulguée et mettait en garde contre la « tendance trompeuse » à promouvoir la « liberté de la presse » et la « libre circulation des informations sur Internet ».
Le 19 février, le président Xi Jinping s’est rendu dans les locaux de la CCTV (China Central Television), du journal People’s Daily et de l’agence de presse Xinhua pour encourager les médias à « protéger l’autorité du parti et son unité ». Il a indiqué aux médias officiels qu’ils « devaient représenter les intérêts du parti ». Historiquement, les discussions quant à l’« affiliation » des institutions ou des structures politiques font l’objet d’un débat quant à l’orientation générale et l’idéologie qui doivent être menées par ces organismes.
Nom : Jia Jia et Ou Yang Hongliang
Hommes
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