Écrire Craintes croissantes pour la santé d’une militante en détention

L’état de santé de Tr ?n Th ? Thúy est de plus en plus préoccupant. Elle continue d’être privée des soins médicaux dont elle a besoin, malgré les appels répétés adressés aux autorités vietnamiennes. Elle est atteinte d’une tumeur à l’utérus et souffre gravement. Elle a besoin d’aide pour pouvoir marcher. On lui a dit qu’elle ne recevrait un traitement que si elle « avouait » les crimes dont elle a été déclarée coupable.

Tr ?n Th ? Thúy purge la peine de huit ans d’emprisonnement à laquelle elle a été condamnée pour « activités visant à renverser » le gouvernement, au titre de l’article 79 du Code pénal. Elle a été arrêtée en août 2010 et jugée avec six autres militants par le tribunal populaire de B ?n Tre le 30 mai 2011. Sa libération n’est pas prévue avant août 2018.

Elle est tombée malade aux alentours du mois d’avril 2015, alors qu’elle était détenue dans un établissement de la ville de Long Khánh, dans la province de ??ng Nai. Un médecin de la prison lui a diagnostiqué une tumeur à l’utérus, mais elle n’a reçu aucun traitement. Un responsable de la prison lui a dit qu’elle pouvait soit « avouer » ses crimes, soit « mourir en prison ». Elle a du mal à marcher et a besoin d’une béquille ou d’aide. Elle souffre également d’hypertension, pour laquelle elle prend un traitement. Sa famille lui a fourni des médicaments de médecine traditionnelle. Tr ?n Th ? Thúy est dans un état de souffrance physique intense et a dit à sa famille qu’elle a eu l’impression d’être sur le point de mourir à plusieurs reprises ces derniers mois. Le refus de fournir des soins médicaux dans de telles circonstances, qui implique le fait d’infliger intentionnellement des souffrances dans le but d’arracher des « aveux », constitue un acte de torture et viole en conséquence les dispositions de la Convention contre la torture, qui est entrée en vigueur au Viêt-Nam en février 2015.

Tr ?n Th ? Thúy est une commerçante, membre de l’Église bouddhique Hoa Hao et militante des droits fonciers. Selon l’acte d’inculpation, Tr ?n Th ? Thúy et six autres militants sont accusés d’avoir été membres du Viet Tan ou d’avoir été associés à ce groupe qui fait campagne pacifiquement depuis l’étranger pour la démocratie au Viêt-Nam. Elle a refusé d’« avouer » les crimes pour lesquels elle a été condamnée, malgré la situation très difficile qu’elle doit endurer. Tr ?n Th ? Thúy est actuellement détenue au centre de détention d’An Ph ??c, dans la province de Bình D ??ng, à environ 900 kilomètres de sa famille, qui doit effectuer un voyage de trois jours pour se rendre au centre de détention. Les appels demandant qu’elle reçoive un traitement médical peuvent maintenant être envoyés à la prison.

En septembre 2011, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a adopté l’avis n° 46/2011 dans lequel il considère que la détention de Tr ?n Th ? Thúy et de ses six co-accusés est arbitraire et que ces personnes doivent être libérées et indemnisées.
Le Viêt-Nam est partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui garantit les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique. Pourtant, ces droits sont fortement restreints dans la législation et dans la pratique dans ce pays. Des articles du Code pénal de 1999 portant sur la sécurité nationale et formulés en termes vagues sont fréquemment utilisés pour sanctionner pénalement des opinions ou activités pacifiques dissidentes. Les personnes qui prônent un changement politique pacifique, critiquent les politiques gouvernementales ou appellent au respect des droits humains sont souvent prises pour cible. L’article 79 (Mener des activités visant à renverser le gouvernement du peuple) est souvent employé pour arrêter, juger et emprisonner des dissidents pour leur militantisme pacifique, notamment des blogueurs, des militants des droits du travail et des droits fonciers, des militants politiques, des adeptes de certaines religions, des défenseurs des droits humains, et même des paroliers.
Au Viêt-Nam, les conditions de détention sont très dures ; la nourriture et les soins médicaux sont insuffisants et ne respectent pas les obligations minimales prévues par l’Ensemble de règles minima des Nations unies pour le traitement des détenus et par d’autres normes internationales. Des prisonniers d’opinion ont été placés à l’isolement à titre punitif pendant de longues périodes. Ils ont également été soumis à des mauvais traitements, notamment des passages à tabac par des codétenus sans que les gardiens de prison n’interviennent. Certains sont fréquemment transférés d’un centre de détention à un autre, bien souvent sans que leurs familles n’en soient informées. Plusieurs prisonniers d’opinion ont entamé des grèves de la faim pour protester contre les mauvais traitements dont ils ont été victimes et contre les mauvaises conditions de détention.
Le Viêt-Nam a ratifié la Convention contre la torture, qui est entrée en vigueur en février 2015, mais le pays n’a pas pris de mesures suffisantes pour se mettre en conformité avec ses dispositions.
Nom : Tr ?n Th ? Thúy
Femme

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