Trần Thị Thúy ne peut plus marcher sans aide, car les autorités pénitentiaires lui refusent les soins médicaux dont elle a besoin depuis avril 2015, date à laquelle on lui a diagnostiqué pour la première fois une tumeur à l’utérus. Prisonnière d’opinion détenue depuis son arrestation en 2010, elle a déclaré avoir peur de mourir à cause de ses conditions de vie effroyables en prison.
Trần Thị Thúy, membre de l’Église bouddhique Hoa Hao et militante des droits fonciers, purge une peine de huit ans d’emprisonnement à laquelle elle a été condamnée pour « activités visant à renverser » le gouvernement, au titre de l’article 79 du Code pénal de 1999. Elle a été arrêtée en août 2010 et est actuellement détenue au centre de détention d’An Phước, dans la province de Bình Dương.
Récemment, à la suite d’une visite, ses proches ont déclaré que sa tumeur à l’utérus continue de grossir et qu’en raison de la douleur, elle ne peut plus marcher sans aide. Trần Thị Thúy souffre également de furoncles douloureux sur tout le corps, qui grossissent lentement jusqu’à atteindre la taille d’un petit bol de riz puis explosent, dégageant du sang et du pus. Elle a en permanence six ou sept furoncles sur le corps, et dès que l’un d’eux explose, un autre se développe ailleurs. Malgré le risque réel d’infection, augmenté par le fait que Trần Thị Thúy dort sur le sol de sa cellule, les autorités pénitentiaires ont refusé de lui donner les pansements apportés par sa famille pour couvrir les furoncles.
De plus, ses proches ont informé à plusieurs reprises les autorités qu’ils étaient prêts à payer des soins médicaux privés, mais cela leur a été refusé. On ne sait toujours pas d’où viennent ces furoncles, et les autorités pénitentiaires continuent à lui refuser le traitement approprié, ainsi que le traitement pour sa tumeur à l’utérus.
La santé mentale de Trần Thị Thúy s’est améliorée depuis qu’elle a arrêté de prendre les médicaments fournis par les autorités pénitentiaires. Contrairement aux visites précédentes, où elle avait l’air désorientée et paranoïaque, ses proches ont estimé qu’elle avait retrouvé sa lucidité mentale et qu’elle pouvait à nouveau tenir une conversation cohérente. Trần Thị Thúy a déclaré qu’elle ne sait pas combien de temps elle pourra survivre sans soins médicaux et dans ces conditions de vie effroyables.