Trois hommes détenus arbitrairement à la prison située au siège du Service national de la sûreté (NSS), à Djouba, sont mortes en février et mars du fait de conditions carcérales déplorables et faute de soins médicaux adéquats. C’est pourquoi Amnesty International craint pour la sécurité d’au moins 23 autres hommes se trouvant dans la même prison.
Alison Mogga Tadeo a été arrêté le 25 juillet 2014 à Kajo Keji par le NSS. Il est mort le 23 février à la prison du NSS. Andria Baambe, arrêté en 2014 à Tombura par le NSS, est décédé le 2 mars. Richard Otti, arrêté en 2014 à Magwi, est mort le 10 mars à la prison du NSS. Aucun d’eux n’avait fait l’objet d’une quelconque inculpation. Amnesty International estime que les conditions déplorables qui caractérisent la prison du NSS, y compris l’impossibilité de bénéficier de soins médiaux adéquats ou en temps utile, ont contribué à ces décès.
L’organisation est préoccupée par la santé physique et mentale d’au moins 23 autres détenus, dont la plupart sont accusés d’avoir communiqué avec le Mouvement/Armée populaire de libération du Soudan-Opposition (MPLS/APLS-O) ou de l’avoir soutenu, sans pour autant avoir été inculpés d’une quelconque infraction. Ils sont privés du droit de comparaître dans les meilleurs délais devant un juge et du droit de contester la légalité de leur détention. Certains sont détenus au secret et ne peuvent voir ni leur famille ni un avocat.
Amnesty International a recueilli des informations indiquant que des détenus étaient incapables de marcher ou présentaient du sang dans les vomissures et les selles. James Gatdet, qui a été expulsé illégalement par le Kenya le 3 novembre 2016, est détenu à l’isolement depuis près de sept mois, privé de lumière naturelle et d’activité physique, et ses contacts humains sont extrêmement limités. Cinq détenus ont été libérés sans inculpation : un en janvier, deux en mars, un en avril et un en mai.