Écrire Craintes pour la santé de Narges Mohammadi défenseure iranienne des droits humains

Narges Mohammadi iran

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Vous pouvez aussi personnaliser votre email avant de l’envoyer, cela augmentera la probabilité qu’il arrive dans la boîte de réception du Responsable du pouvoir judiciaire. Veillez à ce que votre courrier électronique soit respectueux et persuasif - n’utilisez pas de langage haineux. Expliquez que vous suivrez de près cette campagne et que vous en parlerez à d’autres personnes.

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Incarcérée arbitrairement, Narges Mohammadi, défenseure des droits humains, est soumise à des actes de torture et à d’autres mauvais traitements dans la prison de Shahr-e Rey, à Varamin, dans la province de Téhéran.

Les autorités, notamment, la privent délibérément des soins de santé spécialisés qui lui sont nécessaires, pour la punir de son militantisme en faveur des droits humains.

Cette femme est une prisonnière d’opinion et doit par conséquent être libérée immédiatement et sans condition.

Le 16 novembre 2021, Narges Mohammadi a fait l’objet d’une arrestation brutale alors qu’elle assistait à une cérémonie commémorative organisée dans la ville de Karaj (province d’Alborz) à l’occasion du deuxième anniversaire de la mort d’Ebrahim Ketabdar, tué par les forces de sécurité iraniennes pendant les manifestations nationales de novembre 2019. Le lendemain de son arrestation, alors qu’elle était détenue à l’isolement dans la section 209 de la prison d’Evin, à Téhéran, qui relève du ministère du Renseignement, les autorités l’ont informée qu’elle devait commencer à purger la peine de deux ans et six mois d’emprisonnement prononcée à son encontre en 2021, et ont menacé d’appliquer incessamment sa peine de 80 coups de fouet.

Narges Mohammadi dit avoir subi une détention prolongée à l’isolement pendant 64 jours dans la section 209, et avoir été soumise à des actes de torture et à d’autres mauvais traitements par des agents du ministère du Renseignement au cours de cette période. Selon son témoignage, les agents du ministère du Renseignement laissaient des lumières vives allumées en permanence dans sa cellule et restreignaient fortement son accès à l’air libre et à la lumière du jour, ne lui autorisant que trois sorties en plein air de 20 minutes chacune par semaine. De plus, ils lui imposaient un isolement quasi total, la privant de tout réel contact avec d’autres détenues : elle voyait uniquement les membres du personnel pénitentiaire qui l’escortaient jusqu’aux toilettes ou lui apportaient ses repas.

Ces conditions de détention ont occasionné une détresse et des souffrances aiguës, notamment des difficultés respiratoires, à Narges Mohammadi. Le 4 janvier 2022, alors qu’elle était toujours détenue à l’isolement, elle a été emmenée devant la 26e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran pour être jugée dans le cadre d’une deuxième affaire. Ce procès a été d’une iniquité flagrante : il n’a duré que cinq minutes, et Narges Mohammadi a révélé par la suite qu’elle s’était vu refuser la possibilité de recourir aux services d’un avocat avant et pendant le procès.

Le 15 janvier 2022, elle a été informée que le tribunal l’avait condamnée à huit ans et deux mois d’emprisonnement, deux ans d’« exil » intérieur dans une ville autre que Téhéran, son lieu de résidence habituel, deux ans d’interdiction de s’affilier à des partis ou groupes politiques ou des collectifs à vocation sociale, deux ans d’interdiction de mener des activités sur Internet et dans les médias, notamment la presse écrite, et 74 coups de fouet. La déclaration de culpabilité et la peine de janvier 2022 viennent s’ajouter à une condamnation antérieure, prononcée par la 1177e chambre du deuxième tribunal pénal de Téhéran. Cette juridiction, selon une publication Instagram de Narges Mohammadi datée du 24 mai 2021, l’a condamnée à deux ans et six mois d’emprisonnement, 80 coups de fouet et deux amendes pour « diffusion de propagande contre le régime », entre autres chefs d’accusation.

Narges Mohammadi a été déclarée coupable d’« infractions » pour avoir participé, au cours d’un séjour antérieur en prison, à un sit-in avec d’autres détenues du quartier des femmes de la prison d’Evin entre le 21 et le 24 décembre 2019 afin de dénoncer les homicides illégaux commis lors des manifestations nationales de novembre 2019, et pour avoir fait des déclarations dans lesquelles elle condamnait la peine de mort. Elle a également dénoncé le fait que des membres du personnel pénitentiaire, ainsi que des représentants masculins des forces de sécurité et du système judiciaire, peu de temps après ce sit-in pacifique, l’avaient soumise à des actes de torture et à d’autres mauvais traitements, notamment en la rouant de coups sur tout le corps à plusieurs reprises, en la traînant brutalement jusqu’en bas d’une cage d’escalier et en la projetant contre un mur. Le bureau du procureur à Téhéran a refusé de traiter la plainte que Narges Mohammadi avait déposée fin décembre 2019 en lien avec ces allégations de torture et autres mauvais traitements.

Narges Mohammadi est privée des soins de santé réguliers qui lui sont nécessaires en raison des crises cardiaques et de l’opération du cœur qu’elle a subies en 2022 (surveillance de l’endoprothèse insérée, traitement médicamenteux, régime alimentaire spécialisé préconisé par ses médecins et maintien de faibles niveaux de stress, notamment). De plus, elle souffre d’une pathologie pulmonaire préexistante, caractérisée par des difficultés respiratoires, pour laquelle elle doit utiliser un inhalateur et prendre régulièrement des anticoagulants qui empêchent la formation de caillots de sang dans les poumons.

Le 19 janvier 2022, Narges Mohammadi a été transférée de la section 209 de la prison d’Evin à la prison de Shahr-e Rey et placée dans un quartier où étaient détenues des femmes condamnées pour des crimes violents, ce qui est contraire à la législation iranienne et aux normes internationales, en vertu desquelles les personnes déclarées coupables d’infractions non violentes doivent être incarcérées séparément des personnes condamnées pour des crimes violents. Ces conditions de détention dangereuses ont contribué à la détérioration du bien-être mental de Narges Mohammadi, d’autant qu’elle avait déjà signalé avoir été menacée de mort par d’autres prisonnières en avril et juillet 2020.

Narges Mohammadi a été libérée de prison le 8 octobre 2020, après avoir été injustement emprisonnée pendant plus de cinq ans, dans le cadre d’une affaire elle aussi uniquement liée à ses activités de défense des droits humains. Elle a indiqué qu’entre sa libération à cette date et son arrestation et son placement en détention arbitraires le 16 novembre 2021, elle avait été menacée de mort par les forces de sécurité, arbitrairement arrêtée à au moins cinq reprises et à chaque fois gardée à vue pendant une durée pouvant aller jusqu’à une journée environ.

À chaque fois, elle a été arrêtée alors qu’elle menait des activités pacifiques pour défendre les droits humains, par exemple pour soutenir les personnes injustement détenues, en cherchant à attirer l’attention de l’opinion publique sur les violations que leur infligent les autorités iraniennes, ou pour soutenir le peuple afghan, en participant à un rassemblement en sa faveur. À certaines de ces occasions, selon son témoignage, des agents du ministère du Renseignement l’ont soumise à des actes de torture et à d’autres mauvais traitements, lui tirant brutalement les cheveux et la rouant de coups sur tout le corps à plusieurs reprises, notamment.

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