Écrire Craintes pour la santé d’un pasteur canadien emprisonné

Lim Hyeon-soo, condamné à la réclusion à perpétuité assortie de travaux forcés en Corée du Nord, souffre de nombreux problèmes de santé, notamment de malnutrition, d’hypertension, d’arthrite et de problèmes d’estomac – effet secondaire d’un médicament qui n’a pas été administré correctement. Cet homme aurait conspiré en vue de renverser le régime.
Lim Hyeon-soo, 62 ans, est le pasteur d’une église de Toronto (Canada). Depuis 1997, il s’est rendu plus de 100 fois en Corée du Nord en mission humanitaire. En décembre 2015, plus d’un an après son placement en détention, il a été déclaré coupable d’avoir conspiré en vue de renverser le régime et condamné à la réclusion à perpétuité assortie de travaux forcés.

Il a passé les deux dernières années entre un camp de travail et un hôpital, compte tenu de ses problèmes de santé. Il a perdu du poids et souffre d’hypertension. Il souffre aussi d’arthrite depuis peu et, parce qu’un médicament ne lui a pas été administré au moment des repas comme il devait l’être, il en subit l’un des effets secondaires, qui se manifeste par des problèmes d’estomac.

Il est permis à Lim Hyeon-soo d’envoyer et de recevoir des lettres depuis son placement en détention et il a pu téléphoner directement à sa famille en décembre 2016. Il est toutefois probable qu’il ait fait l’objet d’une surveillance pendant cet appel et il a fait passer un message appelant l’État canadien à négocier avec la Corée du Nord. Dans plusieurs autres cas, les autorités nord-coréennes ont accepté que des étrangers détenus reçoivent des visites de leur famille.

Selon les médias, des représentants de l’État canadien se sont rendus en Corée du Nord pour voir Lim Hyeon-soo et engager des pourparlers en vue de sa libération, sans succès. Cet homme a aussi reçu la visite de diplomates de l’ambassade de Suède à Pyongyang en mai 2017. Le Canada n’entretenant aucune relation diplomatique avec la Corée du Nord, les services consulaires sont assurés par la Suède, qui s’est avérée par le passé être un interlocuteur important dans ce type de cas.

Ces dernières années, les autorités nord-coréennes ont condamné plusieurs personnes, notamment étrangères, à des peines d’emprisonnement de 10 ans et plus. Ces sentences ont été prononcées à l’issue de procédures judiciaires bafouant les normes internationales d’équité des procès. Des personnes ont été déclarées coupables de subversion ou d’espionnage sans qu’aucun élément ne prouve leur implication dans des activités correspondant à la définition de ces infractions dans le droit international. Les religieux représentent un pourcentage important des personnes condamnées à de longues peines.

La plupart des prévenus déclarés coupables récemment se sont vu infliger des peines de 15 ans au maximum mais Lim Hyeon-soo est l’un des rares à avoir été condamné à la réclusion à perpétuité. Nombre d’étrangers sous le coup d’une longue peine d’emprisonnement ne l’ont pas purgée dans son intégralité. Dans ce cas de figure, il est arrivé que les autorités nord-coréennes libèrent des prisonniers en raison notamment de leur âge ou parce qu’ils avaient « présenté des excuses ».

En général, les prisonniers étrangers sont placés dans des établissements particuliers, où ils n’ont aucun contact avec des détenus nord-coréens. Leur incarcération s’accompagne de longues heures de travail et d’une surveillance exercée par le personnel pénitentiaire. Les soins médicaux essentiels sont prodigués à l’extérieur de la prison si nécessaire.

Les détenus étrangers sont autorisés à envoyer et à recevoir des lettres, et parfois à téléphoner à leur famille. Ces appels sont écoutés et les prisonniers ont parfois l’ordre de transmettre un message à leur famille, qui consiste souvent à demander à leur pays d’origine de résoudre le problème par la voie diplomatique.

Aux termes de l’Ensemble de règles minima des Nations unies pour le traitement des détenus (règles Mandela), les prisonniers doivent pouvoir, éventuellement sous contrôle dans la mesure nécessaire, communiquer régulièrement avec leur famille et leurs amis, non seulement par écrit mais aussi grâce aux moyens de télécommunication, ainsi que par voie électronique, numérique ou autre lorsque cela est possible, et recevoir des visites.

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