Écrire Craintes pour la santé d’un prisonnier d’opinion

Aung Win Hlaing, membre du parti de la Force démocratique nationale du Myanmar, a été condamné à neuf mois d’emprisonnement pour avoir critiqué le président sur Facebook. Il s’agit d’un prisonnier d’opinion qui doit être libéré immédiatement et sans condition.
Aung Win Hlaing, aussi connu sous le nom d’Anyar Thar, est un membre de la Force démocratique nationale. Il a été condamné le 23 septembre 2016 à neuf mois d’emprisonnement par le tribunal du district de Myawaddy (État kayin, sud-est du Myanmar). Il a été inculpé au titre de l’article 66(d) de la Loi de 2013 sur les télécommunications en raison d’une publication sur Facebook dans laquelle il qualifiait le nouveau président du Myanmar, Htin Kyaw, d’« idiot » et de « fou », après la décision de ce dernier de dissoudre une commission municipale présidée par Aung Win Hlaing. La plainte a été déposée par un membre local du parti du président, la Ligue nationale pour la démocratie (NLD).
On craint pour la santé d’Aung Win Hlaing qui est détenu à la prison de Taung Kalay, à Hpa An (la capitale de l’État kayin), depuis son arrestation le 18 août 2016. Sa famille, qui lui a rendu visite, craint que l’hôpital de la prison ne puisse pas lui prodiguer les traitements médicaux dont il a besoin. Aung Win Hlaing souffre de problèmes rénaux antérieurs à sa détention. Il a depuis développé une maladie de la peau qui semble être due au manque d’hygiène.

Les autorités du Myanmar continuent d’arrêter et d’emprisonner des personnes qui n’ont fait qu’exercer leur droit à la liberté d’expression. En 2016, le nombre de militants et d’autres personnes poursuivis au titre de l’article 66(d) de la Loi de 2013 sur les télécommunications en raison de publications « diffamatoires » sur Facebook a considérablement augmenté.
Des personnes ont été arrêtées et inculpées pour avoir critiqué sur Facebook l’armée du Myanmar, l’ancien gouvernement et les membres du nouveau gouvernement dirigé par la Ligue nationale pour la démocratie (NLD). Par exemple, le 11 novembre 2016, Hla Phone a été condamné à deux ans de prison à Yangon pour s’être moqué du commandant en chef de l’armée du Myanmar et de l’ancien président, Thein Sein, sur le compte Facebook de Kyat Pha Gyi (« coq » en birman).
L’article 66(d) de la Loi de 2013 sur les télécommunications prévoit une peine maximale de trois ans d’emprisonnement pour quiconque est responsable d’avoir « extorqué, contraint, restreint à tort, diffamé, importuné, causé une influence injustifiée ou menacé toute personne en utilisant un réseau de télécommunications ». Le Parlement du Myanmar révise actuellement la Loi de 2013 sur les télécommunications, mais le processus de réforme législative manque de transparence et le Parlement n’a pour l’instant pas suffisamment consulté la société civile et les experts juridiques.
Le droit à la liberté d’expression est inscrit dans l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme (DUDH). En vertu du droit international relatif aux droits humains, le droit à la liberté d’expression s’étend à « toutes les formes de médias audiovisuels ainsi que les modes d’expression électroniques et l’Internet ». Amnesty International s’oppose à toute loi qui rend passible de sanctions pénales la diffamation de personnalités publiques ou de particuliers et estime que la diffamation doit être traitée uniquement au civil. De plus, le droit à la liberté d’expression englobe les idées de toutes sortes, y compris celles pouvant être perçues comme insultantes ou offensantes.
Au Myanmar, de nombreuses lois répressives imposent des restrictions vastes et arbitraires au droit à la liberté d’expression. À cause de ces lois, les défenseurs des droits humains, les militants pacifiques et les citoyens risquent d’être arrêtés et emprisonnés pour leurs activités pacifiques.

Nom : Aung Win Hlaing
Homme

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