Le prisonnier d’opinion Huỳnh Truong Ca continue à souffrir de plusieurs maladies, notamment d’une pathologie pulmonaire, de troubles digestifs et de diabète. Les autorités de l’établissement où il était incarcéré ne lui dispensaient pas de soins médicaux adéquats. Elles l’ont à présent transféré dans une autre prison, plus éloignée de chez lui. Amnesty International appelle les autorités vietnamiennes à libérer Huỳnh Trương Ca immédiatement et sans condition.
Écrire Craintes pour la santé d’un prisonnier d’opinion
Huỳnh Trương Ca est membre d’un groupe non enregistré appelé Hiến Pháp (littéramement, « Constitution »), qui agit en faveur de la promotion et de la protection des droits fondamentaux garantis par la Constitution vietnamienne de 2013. Avant son arrestation, Huỳnh Trương Ca avait déjà été harcelé et intimidé à plusieurs reprises par des agents de la sécurité publique locale. Les autorités voulaient qu’il « cesse d’utiliser Facebook pour parler des droits humains et critiquer le gouvernement », ce à quoi il s’était refusé.
Le 28 décembre 2018, à l’issue d’un procès inique, le tribunal populaire de la province de Đồng Tháp a condamné Huỳnh Trương Ca à cinq ans et six mois d’emprisonnement pour « propagande contre l’État », au titre de l’article 117 du Code pénal vietnamien de 2015. La famille de Huỳnh Trương Ca a dit à Amnesty International qu’elle était trop pauvre pour engager un avocat afin de le défendre, et que les autorités refusaient de lui en commettre un d’office. En vertu du droit vietnamien comme du droit international, les autorités sont tenues de mettre un avocat à la disposition des accusés qui n’ont pas les moyens d’engager un conseil.
Au Viêt-Nam, les autorités soumettent fréquemment les prisonniers d’opinion à un transfert d’établissement, afin qu’il soit plus difficile pour les familles de leur rendre visite et de leur apporter des provisions. Les prisonniers qui viennent du sud sont habituellement transférés dans des établissements situés dans le nord, et inversement.
Indignée par le traitement réservé à son père en prison, la fille de Hunh Trương Ca a décidé d’évoquer son cas sur sa page Facebook personnelle. Les autorités locales l’ont alors convoquée à un poste de police, où on l’a contrainte à déverrouiller son téléphone et à le remettre aux policiers, qui ont effacé tout ce qu’elle avait écrit sur Facebook. La police l’a également menacée, lui interdisant de parler de son père sur les réseaux sociaux et de contacter qui que ce soit pour demander de l’aide dans cette affaire.
À l’heure actuelle, plus d’une centaine de prisonniers d’opinion sont détenus au Viêt-Nam. Nombre d’entre eux sont victimes d’actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements en détention, notamment de harcèlement, de menaces, d’intimidation ou d’agressions physiques. Les conditions de vie en prison sont très dures ; Amnesty International reçoit souvent des informations de la part de familles de prisonniers d’opinion faisant état d’une alimentation insuffisante, d’une prise en charge médicale déficiente et de l’absence de vêtements adaptés en hiver.
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