Après des attaques menées contre des avant-postes de la police dans le nord de l’État d’Arakan, au Myanmar, les autorités ont lancé une vaste opération de sécurité exposant à un danger accru des milliers de personnes déjà menacées. Alors que des violations des droits humains attribuées aux forces de sécurité ont été signalées, les organisations humanitaires, les journalistes indépendants et les observateurs des droits humains ont de plus en plus de difficultés à se rendre sur place.
Le 9 octobre, des assaillants non identifiés ont attaqué trois avant-postes de la police dans le nord de l’État d’Arakan, au Myanmar, ont tué neuf garde-frontières et se sont emparés d’armes et de munitions. Après ces attaques, les autorités ont lancé une vaste opération de sécurité et bouclé la zone, mettant en danger des milliers de personnes déjà menacées.
Avant le coup d’envoi de cette opération de sécurité, près de 150 000 habitants du nord de l’État d’Arakan, où vit la majorité de la population rohingya du Myanmar, dépendaient de l’assistance humanitaire. Cela est en grande partie dû à de graves restrictions de leur liberté de mouvement et d’autres droits. Depuis le 9 octobre, les autorités ont restreint l’accès à la zone pour les organisations humanitaires, suspendant des services humanitaires réguliers et empêchant l’évaluation des besoins de quelque 15 000 personnes récemment déplacées.
Une restriction accrue de la liberté de mouvement signifie aussi que de nombreux Rohingyas se retrouvent confinés à l’intérieur de leurs villages.
L’accès aux soins, notamment à des traitements médicaux vitaux, est également limité. Le 6 novembre, le Programme alimentaire mondial a été autorisé à mener une évaluation rapide dans quatre villages concernés, et a été en mesure de fournir une aide alimentaire ; cependant, d’autres villages de la zone n’ont toujours pas reçu d’assistance.
Amnesty International est par ailleurs très préoccupée par les allégations persistantes selon lesquelles des Rohingyas sont victimes de violations des droits fondamentaux aux mains des forces de sécurité dans le cadre des opérations de sécurité. Il s’agirait notamment d’homicides illégaux, de viols et d’autres formes de violences sexuelles, d’arrestations et de détentions arbitraires. Le gouvernement a nié ces allégations, mais a dans les faits interdit aux observateurs indépendants et observateurs des droits humains de se rendre dans la zone.