Écrire Craintes de torture pour un défenseur des droits humains en détention

Le défenseur des droits humains Zhen Jianghua est en détention depuis le 2 septembre 2017 pour « incitation à la subversion de l’État ». Il est le directeur de la plateforme en ligne « Campagne de défense des droits humains en Chine » et est détenu uniquement pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression. Toutes les demandes d’entretien avec lui déposées par son avocat ont été rejetées, ce qui incite à craindre qu’il ne subisse des actes de torture ou d’autres mauvais traitements.
Zhen Jianghua est détenu pour « incitation à la subversion de l’État » depuis le 2 septembre 2017 et, selon le document reçu par sa famille le 7 septembre, il est incarcéré dans le centre de détention n°1 de la ville de Zhuhai. Jusqu’à présent, toutes les requêtes qu’ont déposées les avocats de Zhen Jianghua afin de pouvoir lui rendre visite ont été rejetées. De plus, selon l’un de ses avocats, le fonctionnaire de la sécurité nationale en charge du dossier de Zheng Jianghua leur a conseillé de ne « diffuser aucune information au sujet de ce cas sur les réseaux sociaux ».
Zhen Jianghua a été arrêté à son domicile à Zhuhai, dans la province du Guangdong, dans la nuit du 1er septembre 2017, et il y a été reconduit quelques heures plus tard par une dizaine de policiers. Son domicile a alors été perquisitionné, et ses téléphones et ordinateurs portables confisqués. Sa compagne a elle aussi été placée en détention, son téléphone et son ordinateur ont également été confisqués, et elle a été relâchée à 16 heures le 2 septembre 2017.
Le 2 septembre 2017, la police a opéré une seconde perquisition au domicile de Zhen Jianghua, et confisqué de nombreux documents liés à son site web « Campagne de défense des droits humains en Chine » (www.hrcchina.org), qui rassemble des informations sur la situation des droits humains en Chine provenant de militants sur le terrain. Depuis l’arrestation de Zhen Jianghua, la police a interrogé ses amis et ses proches, et leur a conseillé de ne pas livrer d’informations au monde extérieur.
Zhen Jianghua est un défenseur des droits humains qui travaille depuis plus de 10 ans en faveur de communautés marginalisées en Chine, et qui a été arrêté à plusieurs reprises en raison de ses activités de militant des droits humains. Comme Zhen Jianghua n’a pas accès à un avocat, l’on craint fortement qu’il ne soit soumis à la torture ou à d’autres mauvais traitements.

Zhen Jianghua, également connu sous son nom de plume « Guests Zhen », est le directeur de Campagne de défense des droits humains en Chine, une organisation virtuelle qui mène campagne pour les défenseurs des droits humains en danger et aide les détenteurs de droits à rassembler et publier des informations sur les violations des droits humains qu’ils ont subies. Zhen Jianghua est également directeur et fondateur d’ATGFW.ORG, un site web qui mène des actions de plaidoyer contre la censure sur Internet et apprend aux gens à accéder à des informations censurées en contournant la Grande Muraille pare-feu de Chine. Il a aussi mené un projet éducatif de prévention du VIH/SIDA à Zhuhai, avec l’aide de la Hong Kong AIDS Foundation.
Le 3 septembre 2016, Zhen Jianghua s’est rendu dans le village de Wukan, dans la province du Guangdong, pour soutenir un mouvement de protestation contre l’accaparement illégal de terres par les autorités locales. Alors qu’il était sur le point de quitter Wukan, il a été arrêté par la police et interrogé pendant plus de 24 heures parce qu’il était soupçonné d’avoir incité à organiser une manifestation dans le village de Wukan. Quand il a été remis en liberté, le 7 septembre, Zhen Jianghua a publié en ligne une déclaration au sujet de son arrestation et, la nuit suivante, il a de nouveau été placé en détention jusqu’au lendemain et interrogé parce qu’il était soupçonné d’avoir « incité à participer à des rassemblements, défilés et manifestations illégaux ».
Année après année, la Chine continue de prendre des mesures renforçant son système déjà très répressif de censure d’Internet. Des milliers de sites Internet et de services de réseaux sociaux sont contraints de censurer leur contenu, et certaines plateformes telles que Facebook, Instagram et Twitter sont bloquées. Le ministre chinois de l’Industrie et des Technologies de l’information a annoncé en janvier 2017 que le gouvernement avait lancé une campagne de 14 mois de répression des plateformes Internet « non autorisées ». L’autorisation préalable du gouvernement est nécessaire pour fournir des services VPN, qui sont utilisés pour contourner la censure chinoise sur Internet, et selon des médias locaux, plusieurs personnes ont été poursuivies en justice cette année pour avoir fourni et vendu des produits et services VPN.
De plus, un certain nombre de journalistes citoyens et de directeurs de médias locaux publiant des articles et des informations sur des atteintes aux droits humains commises en Chine ont été arrêtés et emprisonnés. Six journalistes du site web basé au Sichuan « 64 Tianwang » (64tianwang.org) ont été arrêtés pour avoir couvert des manifestations liées au Sommet du G20 à Hangzhou en septembre 2016, et son fondateur, Huang Qi, qui est en détention depuis novembre 2016, a été officiellement arrêté pour avoir « divulgué des secrets d’État » en décembre 2016. Liu Feiyue, fondateur et directeur de Civil Rights and Livelihood Watch (www.msguancha.com), un site Internet consacré aux droits humains et basé dans la province du Hubei, a été officiellement arrêté pour « incitation à la subversion de l’État » en décembre 2016, et il est maintenant inculpé du chef supplémentaire de « divulgation de secrets d’État ». Lu Yuyu et sa compagne Li Tingyu, qui administraient un blog (wickedonna.blogspot.com) et un compte Twitter (@wickedonnaa) rassemblant et publiant des informations sur les grèves, les manifestations et les troubles dans les régions rurales en Chine, ont été arrêtés tous les deux le 15 juin 2016 parce qu’ils étaient soupçonnés d’avoir « suscité des polémiques et provoqué des troubles ». Li Tingyu a été libérée sous caution à la suite d’un procès le 10 avril 2017, et Lu Yuyu a été condamné à quatre ans d’emprisonnement pour avoir « suscité des polémiques et provoqué des troubles ».
Les militants et défenseurs des droits humains continuent d’être systématiquement soumis à une surveillance, à des manœuvres de harcèlement et d’intimidation, à des arrestations et à des incarcérations. De plus en plus de défenseurs des droits humains sont maintenus par la police dans des lieux de détention non officiels, parfois sans qu’ils puissent consulter un avocat pendant de longues périodes, ce qui les expose au risque de torture et d’autres formes de mauvais traitements.
Nom : Zhen Jianghua
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