Quinze jeunes militants angolais détenus depuis plus de quatre mois vont enfin comparaître en justice entre le 16 et le 20 novembre prochain. L’un d’entre eux, Henrique Luaty da Silva Beirão, a mis un terme à sa grève de la faim le 27 octobre dernier au bout de 36 jours.
Quinze jeunes militants ont été arrêtés et placés en détention par les forces de sécurité angolaises entre le 20 et le 24 juin 2015 à Luanda, la capitale du pays, après avoir participé à une réunion pacifique visant à débattre de sujets liés à la politique et à la gouvernance sous le mandat du président José Eduardo dos Santos. Tous ont été inculpés le 16 septembre de préparation d’une rébellion et de tentative de coup d’État, mais leurs avocats n’en ont été informés officiellement que le 30 septembre. Au total, ils ont été maintenus en détention sans inculpation pendant plus de 90 jours, qui est pourtant le délai maximal prévu par la loi. Les charges retenues contre eux qualifient des infractions portant atteinte à la sûreté de l’État, qui sont passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement ou d’une amende.
Certains des militants ont entamé une grève de la faim le 20 septembre pour protester contre leur détention illégale. Henrique Luaty da Silva Beirão a cessé de s’alimenter pendant 36 jours, ce qui a eu des conséquences sur sa santé. Le 15 octobre, il a été transféré vers la clinique Girassol à Luanda. Le 20 octobre, il a exprimé le souhait d’être renvoyé à l’hôpital pénitentiaire de São Paulo afin d’être plus près de ses 14 camarades. Cet homme a mis un terme à sa grève de la faim sept jours plus tard. Les autorités ont accédé à sa requête le 3 novembre. Le 27 octobre, les 15 militants ont signé une lettre publique dans laquelle ils affirment que certains d’entre eux ont été sauvagement battus par des gardiens de prison et soumis à d’autres mauvais traitements, et qu’ils se sont vu refuser des soins médicaux en détention.
Leur procès devrait commencer entre le 16 et le 20 novembre devant le tribunal provincial de Luanda.
Amnesty International considère ces personnes comme des prisonniers d’opinion.