Evan Mawarire, un défenseur des droits humains qui dirige le mouvement #ThisFlag au Zimbabwe, a été de nouveau arrêté le 1er février, à son arrivée à l’aéroport international de Harare. Inculpé initialement de « subversion d’un gouvernement conforme à la Constitution », il doit maintenant répondre aussi d’« outrage au drapeau du Zimbabwe ». Il n’a pas comparu devant un tribunal. Amnesty International craint que son arrestation et sa détention ne soient une manœuvre visant à l’intimider et à le dissuader de mener ses activités en faveur des droits humains.
Evan Mawarire, fondateur et dirigeant du mouvement #ThisFlag, a été de nouveau arrêté le 1er février à son arrivée à l’aéroport international de Harare. Il a été interpellé par trois hommes en civil avant de pouvoir franchir les comptoirs de l’immigration. Evan Mawarire avait fui aux États-Unis en juillet 2016 car il craignait pour sa sécurité mais il avait décidé récemment de rentrer dans son pays. La police avait continué à le rechercher après sa libération l’an dernier, alors que les charges contre lui avaient été abandonnées. Cet homme a été inculpé initialement de « subversion d’un gouvernement conforme à la Constitution » en vertu de la section 22 du Code de procédure pénale. Cette infraction est passible de 20 ans de réclusion. Le 2 février, la police a ajouté une nouvelle charge, l’« outrage au drapeau du Zimbabwe », en vertu de la section 6 de la Loi relative au drapeau du Zimbabwe. À cette date, Evan Mawarire n’avait pas comparu devant un tribunal, bien que la Constitution fixe un délai maximal de 48 heures à compter de l’arrestation.
#ThisFlag est un mouvement indépendant actif sur les réseaux sociaux qui a lancé une opération nationale « ville morte » le 6 juillet 2016 pour protester contre la dégradation des conditions socioéconomiques. Evan Mawarire a été arrêté le 12 juillet 2016 et inculpé d’« incitation à la violence publique » pour l’opération « ville morte » en vertu de la section 36 de la Loi de réforme et de codification du Code pénal. Cette charge a ensuite été requalifiée en « subversion d’un gouvernement conforme à la Constitution » le 13 juillet 2016. Néanmoins, Evan Mawarire a été libéré le jour même car le magistrat a finalement abandonné les charges qui pesaient sur lui, estimant que son arrestation était inconstitutionnelle.
Amnesty International est convaincue que la détention de cet homme vise à entraver ses activités en faveur des droits humains et relève d’une pratique de plus en plus courante, qui consiste pour les autorités à harceler et à tenter d’intimider les militants et les défenseurs des droits humains.